-« Le social n’est pas synonyme de distribution des billets de banques, mais plutôt le soutien aux efforts des populations. »
-« Les députés LD n’ont proposé que le rejet de toute initiative allant dans l’intérêt supérieur des populations depuis le début de la législature…»
« Les dépenses à sensibilité sociale cumulent à elles seules, à 1.101,71 milliards de FCFA en 2025, correspondant à 41,5% du budget national… le social n’est pas synonyme de distribution des billets de banques, mais plutôt le soutien aux efforts des populations. » A dit le député du Bloc républicain de la 7ème circonscription électorale, Robert Gbian, dans cette interview après le vote du budget de l’Etat, gestion 2025. Il se désole de la décision des députés de l’opposition qui « n’ont proposé que le rejet de toute initiative parlementaire allant dans l’intérêt supérieur des populations béninoises depuis le début de la législature en cours. »
Or, selon lui, au regard des projets présentés à la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale par le ministère des affaires sociales et de la microfinance, comme le démarrage effectif des travaux de construction et d’équipement des Guichets Uniques de Protection Sociale, le démarrage effectif des travaux de rénovation des centres de formation spécialisés des personnes handicapées et des centres de promotion sociale des aveugles, la prise en charge de 150 000 ménages pauvres extrêmes dans les 77 communes à travers des transferts monétaires pour la subsistance alimentaire, le lancement de la première phase d’extension du volet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH) au profit de 4 nouvelles Communes, l’accompagnement de 3000 artisans par l’octroi de crédits d’équipements, l’extension complète de l’implémentation de l’initiative des classes socio-éducatives, devraient les amener à changer de position. Mais hélas !
Lire ci-dessous l’intégralité de cet entretien du député BR.
La loi de finances pour l’exercice 2025 a été adoptée par les députés à l’Assemblée nationale. Une loi adoptée avec un « Oui » retentissant de la part des députés de la mouvance présidentielle. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez voté en faveur de ce budget ?
Je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à ce sujet. Effectivement, le jeudi 5 décembre 2024, nous avions adopté la loi de finances 2024. Personnellement, j’ai voté pour cette loi de finances qui présente le budget de l’Etat 2025 parce qu’il s’agit d’un budget de développement. Depuis l’avènement du régime de la rupture, le montant de chaque budget adopté dépasse celui de l’année antérieure. Ceci est la preuve de l’engagement du gouvernement de notre pays à faire un peu plus pour le bien-être des populations. À titre illustratif, pour l’année 2025, le projet de loi de finances pour la gestion 2025 s’équilibre en ressources et en charges (crédits de paiement) à la somme de 3 551,005 milliards de FCFA, en hausse de 11% par rapport à 2024.
Quels sont les avantages contenus dans ce budget pour l’exercice 2025 ?
Les avantages dans le budget de l’Etat, exercice 2025 sont nombreux. Par exemple, on retient que malgré les aléas climatiques et des chocs exogènes qui sont ressentis par tous les pays quand ils se manifestent comme les effets de la guerre en Ukraine, les changements climatiques qui affectent au quotidien les pays, le taux de croissance envisagé est de 6,8% en 2025 contre 6,7% anticipé pour 2024. Parlant d’avantages, on constate une hausse de 46.919.000.000 Fcfa d’allocation aux activités d’investissement ; ce qui traduit également la volonté du gouvernement d’orienter davantage les fruits de la croissance économique vers le bien-être des populations, notamment en faveur des couches les plus fragiles ou démunies. Ainsi, un effort d’investissement public est principalement soutenu par les investissements dans les secteurs de l’énergie, de l’eau, du cadre de vie, de la santé.
On parle d’un budget consacré à plus de 40 % au social. Quelles sont les mesures prévues pour les populations ?
Les dépenses à sensibilité sociale cumulent à elles seules, à 1.101,71 milliards de FCFA en 2025, correspondant à 41,5% du budget national. Vous conviendrez avec moi que c’est inédit. Je dois clarifier à ce niveau que le social n’est pas synonyme de distribution des billets de banques, mais plutôt le soutien aux efforts des populations. De façon spécifique, lorsqu’on je m’en tiens aux projets présentés à la Commission budgétaire de l’Assemblée nationale par le ministère des affaires sociales et de la microfinance, nous pouvons citer entre autres le démarrage effectif des travaux de construction et d’équipement des Guichets Uniques de Protection Sociale, le démarrage effectif des travaux de rénovation des centres de formation spécialisés des personnes handicapées et des centres de promotion sociale des aveugles, la prise en charge de 150 000 ménages pauvres extrêmes dans les 77 communes à travers des transferts monétaires pour la subsistance alimentaire et la mise en place des activités génératrices de revenus (50.000 FCFA x 2) grâce au programme GBESSOKE, le relèvement économique de 2.500 ménages victimes de chocs climatiques à raison de 200.000 FCFA / ménage, le lancement de la première phase d’extension du volet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain (ARCH) au profit de 4 nouvelles Communes, l’accompagnement de 3000 artisans par l’octroi de crédits d’équipements, l’extension complète de l’implémentation de l’initiative des classes socio-éducatives, l’appui aux établissements inclusifs d’éducation et de formation des personnes handicapées à travers une subvention annuelle, la mise en place et l’opérationnalisation du Centre d’assistance psychiatrique et d’accompagnement des personnes en situation de mendicité, l’établissement des cartes d’égalité de chance au profit des personnes handicapées, pour ne citer que ces mesures.
Qu’en est-il de la question des AME ? L’opposition vilipende un peu partout que le gouvernement n’a rien fait de ce qui est prévu en 2024.
Parlant du social, chaque secteur de développement de notre pays avec les attributions au niveau des ministères est positivement impacté. Sur le sujet, il me plaît de parler de la situation des Aspirants au métier d’enseignant (AME). Contrairement aux rumeurs entretenues par certains politiques, il est bel et bien prévu dans le budget 2025, la poursuite du recrutement et la formation d’enseignants, le renforcement et l’encadrement spécifiques des AME. À cela, il faut ajouter le complément des fonctionnalités du Système d’Information, le recrutement et la formation de 300 conseillers pédagogiques et de 50 Inspecteurs, l’achèvement des travaux de construction de 468 salles de classe et 234 blocs de latrines à 4 cabines, la poursuite de la construction du Lycée Technique Professionnel de Bohicon (Sodohomè) et la réhabilitation d Lycée technique Agricole d’Ina. Parlant justement des AME, il faut vraiment saluer les efforts du gouvernement du président Patrice Talon qui a réalisé toutes les promesses immédiates faites aux aspirants au métier de l’enseignement le 18 mars 2024. En dehors des primes de 20.000 francs et les congés de maternité aux femmes aspirantes au métier de l’enseignant, l’exonération des frais de scolarité aux enfants des AME prend effet à compter de la rentrée scolaire 2024-2025. Le Ministre d’Etat, ministre de l’Économie et des Finances, Romuald Wadagni, lors de son récent passage devant la Commission budgétaire du Parlement, a confirmé que la promesse de reversement dans la fonction publique prendra effet à compter de 2025. Sans aucun doute, ce reversement fera l’objet d’une programmation afin que les mesures qui l’accompagneront arrangent chaque AME de façon pérenne.
Les députés du parti Les Démocrates ont décidé de voter contre ce projet de loi. Comment qualifiez-vous cette attitude ?
Je pense que nous avons mieux à faire que de qualifier le vote de nos amis d’en face. La décision des députés de l’opposition ne nous a pas surpris. Ils n’ont proposé que le rejet de toute initiative parlementaire allant dans l’intérêt supérieur des populations béninoises depuis le début de la législature en cours.
De façon concrète, en quoi ce budget va-t-il changer le quotidien des Béninois ?
Tout budget de l’Etat améliore toujours le quotidien des populations parce qu’il n’agit que des prévisions. Il faut maintenant travailler à la mobilisation des ressources financières pour répondre aux besoins des populations tels que définis dans la loi de finances. Il n’y a pas de miracle dans l’amélioration des conditions de vie des populations. Le Bénin n’est pas encore un pays qui exploite le pétrole pour que l’Etat distribue de l’argent dans chaque ménage. Nous avons une économie fiscale qui nécessaire des efforts au niveau de toutes les régies financières et une bonne gestion des ressources au niveau du gouvernement. Sans aucun doute, c’est ce à quoi nous assistons depuis l’avènement de la rupture. Il ne sert donc à rien d’aller intoxiquer les populations par des promesses irréalisables.
Il a été mentionné que des projets prévus dans le budget de l’exercice 2024 n’ont pas été réalisés. Avez-vous espoir que tout ce qui est prévu pour 2025 sera effectivement réalisé ?
Grâce aux réformes structurelles mises en place par le gouvernement du président Patrice Talon, nous évoluons depuis plusieurs années dans un système de budget programme. La réalisation des projets d’infrastructures s’étend sur plusieurs années ; ce qui permet au gouvernement de ne pas naviguer à vue ou de voir abandonner certains projets. L’essentiel est qu’à la fin du quinquennat, les objectifs fixés soient atteints.
En tant qu’élu du peuple, comment comptez-vous surveiller la mise en œuvre des mesures sociales destinées à bénéficier aux populations ?
La Constitution du Bénin a prévu les conditions de contrôle de l’action gouvernementale. Nous l’avions toujours fait au Parlement en adressant des questions au gouvernement conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’institution parlementaire.
Un dernier mot pour conclure cet entretien ?
Je voudrais inviter mes compatriotes à garder leur sérénité en évitant de tomber dans le piège des vendeurs d’illusions qui n’ont qu’une obsession qui est de tromper le peuple pour accéder au pouvoir. La campagne électorale pour les élections de 2026 n’a pas encore commencé. Le gouvernement du président Patrice Talon travaille avec méthode pour le bien-être des populations et les options faites dans la loi de finances, gestion 2025 concourent à l’atteinte des objectifs visés.