(De sources proches du député, il est farouchement remonté contre ses amis)
Le député Rachidi Gbadamassi foudroyé par son échec aux dernières législatives est-il déjà si atteint pour être politiquement enterré? Ses amis de Parakou et de la 8ème circonscription électorale répondent par la négative. Gbadamassi n’est pas encore mort. Il fait juste le mort.
Et pourquoi cette absence du terrain politique quand celui dont il est le calmant, le comprimé, Boni Yayi travaille pour apprivoiser tout le Septentrion dans le cadre des élections générales de 2026? À l’évidence, et selon les jeunes du député, leur leader rumine une sainte colère contre certains de ses amis qui ont récemment abusé de lui. En effet, ce sont eux qui lui avaient juré ciel et terre que le président Patrice Talon a déjà fini avec l’ex- secrétaire général national (Sgn) du Bloc républicain (Br), Abdoulaye Bio Tchané, et n’attendait qu’un signal fort d’un député pour l’éjecter du parti puis du gouvernement.
Pour convaincre Rachidi Gbadamassi de leur coup, un ministre du gouvernement lui a même fait signer la pétition préparée dans ce sens contre Abdoulaye Bio Tchané. Et toujours pour motiver Gbadamassi de l’option, il lui faisait signer juste après un autre député dont le calme et la minutie dans les prises de positions politiques sont saluées. Ce ministre du gouvernement et ressortissant du septentrion avait tout juré à Gbadamassi que c’est la volonté et la mission du président Talon. C’est donc par fidélité et respect aux consignes du chef de la mouvance que Gbadamassi a rédigé ce pamphlet contre Abdoulaye Bio Tchané en lui demandant de démissionner. C’est bien après que, de la bouche même du chef de l’État, le précédemment manipulé a su que le président ne l’avait jamais missionné à tirer à boulets rouges sur Abt. Conséquence, sur décision exclusive du président Talon, son ami et frère Abdoulaye Bio Tchané a été reconduit à la tête du parti pour les trois prochaines années avec pour changement de titre comme président du Bloc républicain.
Gbadamassi est depuis cette trahison dans un second état. Il ne fait plus confiance à personne. Il se méfie de tout le monde à commencer par ce ministre qu’il prenait pour son frère d’une autre mère. L’autre député, le premier à signer la pétition, l’aura aussi appris à ses dépens. Lui n’a d’excuses que le manipulateur en chef lui avait juré Allah et sur son pèlerinage à la Mecque. Mais c’était la politique à la béninoise : c’est la fin le plus important même s’il faut mentir au nom du chef d’Etat.
Voilà pourquoi Gbadamassi, très déçu et découragé, se refuse de s’illustrer dans le registre où il excelle le plus : marquer l’ancien président Boni Yayi à la culotte pour détricoter tout ce qu’il monte en profitant de la naïveté des populations.
2026 est peut-être dans 02 ans et demi mais Yayi est déjà sur le terrain pour creuser l’écart. Face à lui, il n’avait que Gbadamassi pour parler le même langage que lui. Aller dire la vérité aux populations et leur rappeler le deal infructueux dans lequel elles avaient été embarquées quand il leur précisait que c’est Talon le propriétaire de la farine avec qui il fallait composer.
Les populations ont massivement suivi Yayi et Les Démocrates (LD) en croyant qu’une fois les élections terminées, tous les opposants emprisonnés allaient sortir au même moment que tous les exilés qui rejoindraient le pays.
Or Gbadamassi leur demandait de faire ce deal avec le président de la République en votant pour ses deux partis. Mais Yayi était sorti. L’ancien président avait l’avantage de la caution. C’est le moment pour Gbadamassi de repartir démontrer l’évidence aux populations en perspective à 2026. Voilà qu’il joue les morts contre les intérêts de son chef Patrice Talon. Gbadamassi doit quitter son sarcophage et reprendre du poil de la bête. Ceux qui ont abusé de lui ne représentent en rien, le président Talon. Seul Abt a la confiance du chef de l’État.
Aboubakar TAKOU
