« Journée internationale de la justice sociale : Fais ta part ! » a exhorté Réckya Madougou depuis sa cellule à l’occasion de la Journée internationale de la justice sociale, où elle appelle à une action collective pour promouvoir l’égalité, la diversité et l’inclusion, afin de créer un monde où chaque personne peut vivre librement et dignement, quelle que soit sa situation socio-économique.
« Œuvrons chacun à son niveau à créer un monde où chaque individu, quel que soit son origine ou son statut, peut vivre libre et digne. » A-t-elle ajouté.
Pour passer son message d’exhortation, elle s’est basée sur l’histoire de deux enfants, Anna et Bougnon, qui illustre les différences dans les opportunités et les défis rencontrés par les enfants nés dans des milieux socio-économiques variés, Réckya Madougou souligne l’importance de la justice sociale dans la création d’une société équitable, où tous les individus ont des chances égales de réussir.
Pour elle, « en ce jour, 20 février, alors que le monde célèbre la Journée internationale de la justice sociale, il est impératif de se poser une question : quel chemin suivra un enfant né dans notre société ? Se rapprochera-t-il du rayonnement auquel est prédestiné Anna, ou sera-t-il consacré au cruel sort de Bougnon, la quatrième fille d’une famille indigente sans soutien ? C’est le moment de nous convaincre que la justice sociale n’est pas une option, mais un impératif moral et une essence fondamentale pour toute société équitable. »
Vignon Justin ADANDE
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Anna rêve, Bougnon désespère…
Journée internationale de la justice sociale : Fais ta part !
Sur un point du globe, où longitude croise latitude, à quel degré je ne saurais vous préciser. Ah oui, cet endroit où les rayons du soleil peinent à percer la pénombre aux accents de précarité. Ici deux destins se tissent à l’ombre des averses humaines.
Je vous présente Anna au visage cramoisi tel un coquelicot, beau symbole de liberté, d’adaptabilité et d’endurance. Anna voit le jour dans une famille aux ressources limitées, un pudique euphémisme pour éviter ici ce terme qui fait froid dans le dos et qui est pourtant la réalité de près de la moitié de la population mondiale. Toutefois Anna est une veinarde parce que l’amour et la détermination sont les richesses inestimables de ses parents. Dès ses premiers instants, elle est enveloppée de soins, nourrie non seulement au lait maternel, mais aussi d’une alimentation équilibrée, grâce à des programmes de filets sociaux destinés à soutenir les enfants défavorisés. Les portes de l’école lui sont ouvertes sans contrainte, par le truchement d’initiatives généreuses offrant des fournitures scolaires et des repas chauds à la cantine. Ainsi, Anna naît certes pauvre (oups ! ) mais elle grandit dans un environnement propice à sa croissance (ouf ! ) Les opportunités lui tendent la main indépendamment de son statut social. Elle s’épanouit et rêve de son avenir.
Dans un Bantoustan voisin, à quelques encablures, changement de décor! Une autre enfant, prénommée Bougnon, voit le jour dans des circonstances similaires qu’Anna, mais dans un monde où les inégalités se dressent en montagnes infranchissables. En dépit des efforts de sa famille pour lui assurer trois repas par jour et la protéger, Bougnon est rattrapée par le spectre de la malnutrition et des privations. Ses yeux globuleux et hagards paraissent sortir de ses paupières. Confrontée à l’absence de soutien, elle est hâtivement gagnée par un retard de croissance, dès ses premiers pas. Son iris jaunit dissimule pourtant à peine l’éclat naturel d’un visage émacié, promesse non tenue d’une beauté étouffée. Privée d’accès à une éducation de qualité et à des opportunités économiques, elle est condamnée à se débattre pour sa survie dans une contrée qui s’oppose à lui offrir les mêmes chances que ses pairs moins précaires.
Ces deux récits, relatent à satiété la triste réalité de nombreuses communautés. L’un représente l’optimisme d’un système où la justice sociale prend forme à travers des mécanismes inclusifs, offrant des filets de sécurité pour les plus vulnérables et des opportunités pour tous. L’autre, quant à lui, met en lumière les conséquences dévastatrices de l’indifférence et de l’inefficacité de la gouvernance publique, où les barrières de la pauvreté sont renforcées par l’absence d’appui et d’accès aux ressources essentielles.
En ce jour, 20 février, alors que le monde célèbre la Journée internationale de la justice sociale, il est impératif de se poser une question : quel chemin suivra un enfant né dans notre société ? Se rapprochera-t-il du rayonnement auquel est prédestiné Anna, ou sera-t-il consacré au cruel sort de Bougnon, la quatrième fille d’une famille indigente sans soutien ? C’est le moment de nous convaincre que la justice sociale n’est pas une option, mais un impératif moral et une essence fondamentale pour toute société équitable.
Dans les mots inspirants de Nelson Mandela, « Pour être libres, nous devons lutter pour la liberté; pour vivre en paix, nous devons lutter pour la paix; pour jouir de la justice sociale, nous devons lutter pour la justice sociale. » Œuvrons chacun à son niveau à créer un monde où chaque individu, quel que soit son origine ou son statut, peut vivre libre et digne. Une telle citadelle se conquiert collectivement par un engagement soutenu.
Parés de notre citoyenneté du monde, la responsabilité nous incombe de faire entendre nos voix; de demander des comptes aux dirigeants (monitoring citoyen). Promouvoir dans les actes des politiques qui favorisent l’égalité, la diversité et l’inclusion devrait représenter une priorité. Puisse nos compassions se traduire en initiatives concrètes de sollicitudes individuelles et de solidarité nationale et internationale.
Reckya Madougou