Mis en cause par plusieurs enquêtes journalistiques pour ses liens avec des lobbyistes mis en examen pour des faits notamment de trafic d’influence, le député du Rhône Hubert Julien-Laferrière se défend.
Soupçonné d’avoir été rémunéré à plusieurs reprises par un lobbyiste en contrepartie notamment d’interventions à l’Assemblée nationale, la situation judiciaire du député (non inscrit) du Rhône Hubert-Julien Laferrière selon le journal Le Monde ressemble à un supplice. Alors que son nom apparaît largement dans le cadre d’une enquête judiciaire « tentaculaire sur des opérations d’ingérence étrangère, il n’a toujours pas été entendu par les enquêteurs ou les juges d’instruction. L’élu qui a quitté le groupe écologiste à l’assemblée après les premières révélations des médias rappelle d’abord avoir « déposé plainte pour violation du secret de l’instruction », et assure : « Je demande depuis six mois aux magistrats instructeurs saisis de cette affaire de bien vouloir m’entendre, en vain. »
Le député assure que le lobbyiste Jean-Pierre Duthion lui a effectivement proposé une somme d’argent pour qu’il évoque des sujets relatifs à l’Azerbaïdjan, « ce dont il n’était pas question » assure Hubert Julien-Laferrière. Selon le journal Le Monde, le député aurait notamment été rémunéré 5 000 € par mois pendant au moins un an pour être le porte-parole du Qatar à l’assemblée.
Cependant Le journal Le Monde fait état de documents découverts par les policiers chargés de l’enquête « laissant penser que le parlementaire est intervenu à de nombreuses occasions pour des intérêts étrangers, et qu’il aurait reçu en échange d’importantes sommes d’argent en liquide ». Une demande de levée de son immunité parlementaire a été déposée par les magistrats. Cela devrait permettre à la justice d’entendre Julien-Laferrière dans ce dossier. La demande, reçue mercredi 22 mai par le ministère de la justice, serait en cours de traitement.
Fallone CHABI-BONI