Un ancien légionnaire français, conseiller en sécurité pour une entreprise minière australienne au Burkina Faso, a été arrêté par la police à Ouagadougou, information rapportée par plusieurs médias le mardi 27 août 2024.
Il s’agit en effet du dénommé, Damien L. qui aurait rencontré un problème avec son visa, avec lequel il est revenu le 11 août 2024 au Burkina Faso pour effectuer une nouvelle rotation d’un mois, comme il a l’habitude de le faire depuis quatre ans.
Il était surveillé par les services de renseignement burkinabè, notamment en raison de son profil. « Entre 2002 et 2007, il a passé cinq ans au 2e régiment étranger de parachutistes (REP) de Calvi, en Corse, dont il est sorti avec le grade de caporal », rapporte le journal ‘Le Monde’. L’ancien légionnaire s’est ensuite reconverti, comme plusieurs de ses anciens frères d’armes, dans la sécurité privée.
Après plusieurs contrats, notamment en Haïti, en Irak et au Venezuela, il a débuté comme conseiller en sécurité dans le secteur minier au Burkina Faso en 2020. Mais lors de sa dernière arrivée à Ouagadougou, il a été retenu par des agents de la Direction de la sécurité de l’État (DSE). Sa chambre de l’hôtel Lancaster, situé dans la capitale burkinabè, un établissement fréquenté par des paramilitaires russes, a été fouillée, selon la même source.
Il en va de même pour ses téléphones et son ordinateur personnel. Les enquêteurs de la DSE ont constaté que l’ancien militaire français échangeait des informations sur la situation sécuritaire au Burkina Faso, ce qui a éveillé les soupçons d’espionnage et incité à approfondir les investigations sur son environnement et ses interlocuteurs.
Toujours selon ‘Le Monde’, Damien L. « a été transféré dans une villa utilisée comme lieu de détention par la DSE à Ouaga 2000, un quartier chic de la capitale. Certains responsables sécuritaires burkinabè le soupçonnent de travailler en sous-main pour les services de renseignement français, ce que plusieurs sources françaises démentent formellement ».
Pour l’instant le Quai d’Orsay n’a pas commenté cette affaire.
Rappelons que quatre agents français de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), accusés d’espionnage, ont été arrêtés début décembre 2023 à Ouagadougou. Ils sont toujours retenus au Burkina Faso.
Fallone CHABI-BONI