(Le propriétaire du Prd est plus dans la vengeance que dans le chantage )
Le président Houngbédji n’a même pas de respect pour ses nouveaux partenaires politiques. C’est à peine s’il ne les prend pour des idiots incapables de réfléchir sur des sujets politiques.
Pour un homme qui a personnellement porté et voté toutes les lois qui sous-tendent les réformes structurelles en cours, comment l’ancien président de l’Assemblée qui a fait dissoudre son parti dans l’Union progressiste (Up) au nom de sa foi en la pertinence des réformes du président Patrice Talon, se rebelle aujourd’hui contre le même schéma ? Il faut être un peu diminué psychologiquement pour le suivre dans cette logique tirée par les cheveux. Ce revirement spectaculaire n’a rien de logique. Et c’est bien là le propre des règlements de comptes personnels.
En effet, Adrien Houngbédji reproche au président Talon d’avoir refusé de le suivre dans un projet de destruction d’un des piliers des réformes de la Rupture: la promotion du genre. Le péché mignon du chef de la Rupture ayant toujours été de prendre le parti des femmes, de la famille. Les nombreuses lois qu’il a fait voter au profit de l’épanouissement de la Femme trahissent aisément toute position qu’il serait tenté de prendre pour flatter l’orgueil des hommes. Le président Talon est trop attaché aux valeurs familiales. Ses propres parents et amis en font les frais. On ne brise pas le destin de la femme en sa présence. Si la défense de la femme peut lui coûter d’être livré à la vindicte des gueux, le président Talon est prêt à faire ce sacrifice.
Le président Houngbédji devrait faire preuve d’un minimum d’honnêteté en expliquant à ses militants ce qui l’oppose aujourd’hui au président Talon. Mais pour qui connaît la rectitude du fils de l’Amazone Guèdègbé et de Talon, ce serait une erreur fondamentale d’espérer qu’il sacrifie ses convictions sur l’autel de son petit confort personnel dans l’arène politique.
Le président Houngbédji a plutôt intérêt à revoir son schéma. Le président Bruno Amoussou est bien au fait de ses problèmes personnels et les explique en privé à ses amis. Il le suit en sourdine juste pour mettre un peu la pression au président Talon, de qui il attend encore un peu d’attention. Sinon qu’il maîtrise à merveille cet art dans lequel le président Houngbédji semble se perdre.
Affaire à suivre.
Aboubakar TAKOU
