Ce lundi 06 octobre 2025, l’ancien directeur général de la police nationale du Bénin, Louis Philippe Houndégnon, et son neveu ont une nouvelle fois comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) dans le cadre de leur procès en appel. Accusés de « harcèlement par le biais d’une communication électronique et incitation à la rébellion », les deux hommes, arrêtés en novembre 2024, ont vu leur demande de mise en liberté provisoire rejetée par la cour.
L’audience, qui s’est tenue ce lundi 6 octobre 2025, a été marquée par les plaidoiries de Me Fidèle Abouta, avocat de la défense. Ce dernier a invoqué le temps de détention déjà purgé par le général et son neveu, se rapprochant de la peine maximale encourue, ainsi que la garantie de représentativité du général et l’état de santé dégradé du neveu, nécessitant une opération chirurgicale. Si le ministère public s’est montré favorable à la libération provisoire du neveu, il s’est opposé à celle de l’ancien chef de la police, invoquant un manque de garanties quant à sa présence aux futures audiences.
Finalement, le juge de la chambre d’appel a décidé de ne pas accorder de liberté provisoire à l’un comme à l’autre, renvoyant l’affaire au 20 octobre 2025. Une décision qui a surpris, notamment en raison de l’annonce que les enregistrements des sorties médiatiques de Louis Philippe Houndégnon seront diffusés lors de la prochaine audience. Cette décision fait suite au plaidoyer de non-culpabilité de l’ex-DGPN, qui affirme ne pas se reconnaître dans les faits qui lui sont reprochés et avoir eu recours aux médias pour exprimer ses mécontentements, notamment suite à sa mise à la retraite d’office et à la non-attribution d’une promotion qu’il estimait mériter.
Lors de son intervention, Louis Philippe Houndégnon a réitéré sa position, déclarant : « Je ne reconnais pas du tout ces faits. Et à aucun moment je n’ai harcelé ni incité à la rébellion. » Il a toutefois présenté ses excuses si ses propos ont « gêné le régime », précisant qu’il n’avait pas l’intention de nuire. L’ex-patron de la police a également évoqué les raisons de ce qu’il perçoit comme une « mauvaise impression » de la part de certains. Il a cité son intervention concernant le changement de munitions d’armes de gardes ministériels, qui aurait fait « trembler le ministère », et son alerte sur les risques de sécurité pesant sur le chef de l’État en raison de la proximité d’un bâtiment avec la présidence.
Malgré les arguments de la défense, le président de la cour a insisté sur la nécessité de jouer les enregistrements pour éclaircir les « mal ressenties » dans les propos de l’accusé. Louis Philippe Houndégnon a exprimé des regrets, notamment concernant la détention de son neveu. Il a déclaré ne pas vouloir impliquer d’autres personnes dans la procédure. L’affaire sera donc de nouveau examinée le 20 octobre 2025, date à laquelle les enregistrements audios seront diffusés.
Jean De Dieu TRINNOU



