*Le dynamisme économique du Bénin continue de séduire
Le Bénin confirme son statut d’économie phare en Afrique de l’Ouest en attirant un investissement historique. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a annoncé, vendredi 12 décembre, l’octroi de son tout premier prêt en Afrique subsaharienne. D’un montant de 30 millions d’euros, ce financement souverain est destiné à la Société Béninoise d’Énergie Électrique (SBEE) pour moderniser les réseaux de distribution en milieu rural. Ce choix consacre le Bénin, devenu actionnaire de l’institution en mai 2024, comme pays pionnier de son expansion dans la région.
Un prêt « transformateur » pour l’électrification rurale
Ce prêt de 30 millions d’euros s’inscrit dans un programme plus vaste de 173 millions d’euros, coordonné par l’Agence française de développement (AFD) avec la participation de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de la Plateforme d’investissement africaine de l’Union européenne. L’objectif est clair : moderniser les infrastructures pour étendre l’accès à une électricité fiable. Le projet vise à connecter 120 000 nouveaux foyers, soit environ 600 000 personnes, dans les départements du Mono, du Couffo et du Borgou.
« Cet investissement transformateur contribuera à élargir l’accès à une électricité fiable pour des milliers de familles. Cela renforcera également la résilience et la durabilité des infrastructures énergétiques du Bénin, qui sont fondamentales pour accélérer le développement rural et libérer le potentiel économique », a déclaré Dasha Dougans, responsable de la BERD pour le Bénin.
Un choix stratégique guidé par le dynamisme économique
La décision de la BERD n’est pas un hasard. Elle intervient dans un contexte de performance économique exceptionnelle du pays. Avec une croissance de 7,5 % en 2024 – la plus élevée depuis 1990 –, le Bénin affiche l’une des économies les plus dynamiques d’Afrique subsaharienne. La Banque mondiale anticipe une croissance moyenne de 7,1 % pour la période 2025-2027, tirée par d’importants besoins en investissements dans les infrastructures, le capital humain et les technologies.
Cependant, le pays fait face à un défi de financement. Selon la Banque africaine de développement (BAD), les besoins annuels pour ces secteurs clés sont estimés à au moins 2,07 milliards d’euros d’ici 2030. En adhérant à la BERD en 2024, le Bénin a justement exprimé sa volonté de mobiliser de nouveaux partenaires pour combler ce déficit et soutenir la transformation de son économie.
Une première étape avant une expansion régionale
Ce prêt au secteur énergétique ouvre la voie à une coopération accrue. La BERD, qui a ouvert un bureau à Cotonou en juillet 2025, voit dans ce premier projet un modèle pour ses futures interventions. L’institution a en effet des ambitions régionales. Elle prévoit d’étendre ses activités au Nigeria, en Côte d’Ivoire, au Kenya, au Sénégal et au Ghana d’ici 2030.
Dans un entretien à La Tribune Afrique, Heike Harmgart, directrice générale Afrique subsaharienne de la BERD, a précisé la stratégie de l’institution : « Nous pouvons aider [le secteur financier] à davantage prêter aux entreprises afin de dynamiser l’économie réelle. Nous avons également un regard particulier sur les fintechs […] mais aussi la technologie, l’agro-industrie et l’agritech. Nous voyons en outre beaucoup d’opportunités dans le domaine de l’exploitation minière ».
En attirant cette première enveloppe de la BERD, le Bénin ne se contente pas de renforcer son réseau électrique. Il se positionne comme un hub stratégique pour les investissements européens en Afrique subsaharienne, confortant son attractivité et son leadership économique dans la région.
WM



