L’enquête judiciaire ouverte après l’échec du projet de coup d’État du 7 décembre dernier continue de progresser, révélant peu à peu des éléments techniques jugés déterminants par les services d’investigation. Parmi ceux-ci figure une carte SIM dont l’enregistrement administratif attire l’attention : il est associé au nom de Chabi Yayi, fils de l’ancien chef de l’État Boni Yayi.
D’après les informations recueillies, cette ligne téléphonique aurait été impliquée dans des échanges intervenus avant le 7 décembre. Or, son titulaire officiel soutient ne plus en faire usage depuis un certain temps. Cette discordance entre la situation déclarée et l’activité constatée constitue aujourd’hui un point clé des investigations.
Les analyses techniques menées par les services spécialisés indiqueraient que la carte SIM,bien qu’annoncée comme abandonnée, aurait continué à fonctionner. Ce constat a conduit les enquêteurs à s’interroger sur les circonstances de son maintien en activité et, surtout, sur l’identité de la personne qui l’aurait utilisée au moment des communications considérées comme sensibles.
Dans les enquêtes contemporaines, les traces numériques occupent une place prépondérante. Les données téléphoniques permettent non seulement d’identifier des échanges, mais aussi de cartographier des relations et de mieux comprendre les mécanismes organisationnels entourant des faits complexes.
C’est dans ce contexte que Chabi Yayi a été entendu par les enquêteurs le 14 décembre 2025. Selon des sources judiciaires, cette audition visait exclusivement à recueillir des éclaircissements sur l’origine et l’usage de la carte SIM en question. À l’issue de cette démarche, aucune poursuite n’a été engagée à son encontre et il a été laissé libre, sous convocation.
Les autorités judiciaires précisent qu’aucune responsabilité ne peut être déduite automatiquement du seul enregistrement administratif de la ligne. Les investigations se poursuivent afin d’établir des faits précis et de déterminer qui utilisait réellement cette carte SIM, et dans quel cadre.
Le parquet spécial insiste sur la nécessité de laisser l’instruction suivre son cours. À ce stade, aucun lien formel n’a été établi entre le titulaire officiel de la ligne et les faits faisant l’objet de l’enquête. Les éléments techniques sont en cours d’exploitation et doivent encore être recoupés avec d’autres données.
Dans ce dossier particulièrement sensible, une simple ligne téléphonique est devenue un indicateur majeur. Discrète mais stratégique, cette piste pourrait contribuer à éclairer les contours du projet avorté du 7 décembre. Pour l’heure, aucune mise en cause officielle n’a été annoncée et l’enquête demeure ouverte, sous l’autorité exclusive de la justice.
Fallone CHABI-BONI



