(Les tortionnaires qui croient faire plaisir au président en transformant le séjour carcéral de leur compatriote en enfer, ne lui rendent pas service)
Le président Talon est trop élégant, trop bien dans ses souliers pour ordonner cette vengeance bête, inutile qui consiste à corser les conditions de détention de Réckya Madougou condamnée par la Criet à 20 ans de réclusion criminelle.
Mais comme on est dans un pays où nommé même à un poste de planton, l’on se prend pour un faucon au gros bec, certains geôliers de la candidate des Démocrates se comportent avec la pauvre comme si elle était à Guantanamo. 10 minutes de visite debout avec sa mère, trois fois par semaine. Absence de téléphone, de micro-onde pour chauffer ses repas. Pas de télévision, pas d’intimité avec sa mère et son conseil, bref tous les ingrédients pour la rendre folle en quelques mois de détention, sont érigés en condiments pour assaisonner la sauce de la détention caverneuse de Madougou.
C’est même à croire qu’elle est une criminelle de guerre capable de faire sauter tout Missérété à la moindre liberté. Mais puisque les faucons du régime apportent leur caution aux animaux qui gouvernent la détention de la pauvre, les bruits de ces conditions de détention commencent par franchir nos frontières.
Ce sont des députés français qui s’en donnent maintenant à cœur joie dans la critique du régime Talon. Hier mardi, interrogé par la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française, Jean-Yves Le Drian n’a pas eu des mots doux à l’endroit du Bénin. Tous les efforts du président Talon ont été noyés sans appel dans ce tableau lugubre des conditions de détention de Réckya Madougou.
On parle maintenant de la France. L’Europe toute entière prendra le relais puis ce sera le tour des États-Unis qui toise déjà le Bénin. Pour un pays qui était en première loge au sommet qui a convenu des sanctions contre la junte au pouvoir à Bamako, ce n’est pas du tout un service rendu au régime Talon de jouer les Nazis contre Réckya Madougou.