« Je souffre. On n’abandonne pas un ami en difficulté. Et ce n’est pas aujourd’hui que je vais parler de mon frère Olivier. Mais ce qui s’est passé, relève d’une idiotie inqualifiable. Olivier Boko s’est certainement laissé envoûtanté par le petit. Car, pour quelqu’un qui a été avec le président Talon, il ne pouvait pas se laisser conduire dans ce piège. On dit que le petit lui a pris plus de 1,5 milliard. Il nous aurait amené ces sous à l’Assemblée qu’il aurait obtenu la révision du code électoral, profiter après de sa popularité et pourquoi même pas obtenir le quitus de son frère pour faire la compétition ? … » Voilà en quelques mots comment le presque frère de village de l’ancien bras droit du président Patrice Talon, s’est confié à nous au téléphone pendant au moins une heure de d’horloge. C’est précisément à 09 heures 46 mn que nous avons fini l’appel qui a démarré une heure plus tôt ce jour.
Le parlementaire était même au cabinet de Boko le lundi dernier de leur interpellation dans les premières heures du mardi. Il devait voyager le jeudi suivant et voulait échanger comme d’habitude, avec son frère avant son départ. C’est vrai que personne ne pouvait lui peindre ce tableau enfantin de 1,5 milliard pour financer des militaires à prendre le pouvoir en Afrique. Les cas du Mali, du Niger, du Burkina et même de la Guinée sont là et corroborent la thèse de « ne faites jamais ça ». C’est sûr que le petit dangereusement ambitieux a mis le nom de son frère dans des rituels qui ont ôté à Olivier Boko toute lucidité et toute capacité de discernement. Boko ne devrait jamais et jamais se mettre dans une telle posture. Si le président Talon, son frère, n’est pas en train de valider sa candidature, rien n’est sûr qu’il continuera d’adopter la même posture. Le pouvoir étant d’essence divine, le président Talon allait tôt ou tard changer d’avis au profit de son ami. Une histoire de coup d’État ne devrait donc pas être envisagée. Olivier Boko reste tout de même, la seule personne à avoir mieux profiter de ce système que quiconque en dehors du président lui-même. « Cette affaire relève simplement d’une idiotie comme je le dis à tous nos amis », a ajouté le député qui a requis l’anonymat et qui aurait souhaité que tout ceci reste une discussion téléphonique entre un député et son frère journaliste. Mais le sujet étant délicat, lui-même sa personne très pertinente dans le dossier eu égard à sa proximité avec le premier suspect dans l’affaire, Olivier Boko, il est important que son analyse de la situation soit portée au peuple béninois pour comprendre ce psychodrame.
À la question de savoir pourquoi il a ajourné son voyage du jeudi dernier, l’honorable député a simplement déclaré, qu’on ne se reproche rien quand on a rien fait. Sortir du pays en plein cœur de cette histoire allait donner des idées à des gens pour chercher à le lier à cette bêtise. Il reste le doyen de tous les politiques qui entourent l’ancien ami du président dans son projet de recevoir l’appui de son frère pour sa candidature en 2026. Hélas ! Tout ceci est maintenant à l’eau avec un arrière-goût qu’on ne peut plus faire confiance à un frère au Bénin. C’est triste, a conclu cette personnalité qui a joué il y a une vingtaine d’années un rôle clé dans le dispositif parlementaire béninois.
Aboubakar TAKOU