Lors d’une audience tenue ce lundi 28 avril devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), le ministère public a requis une peine de deux ans de prison ferme assortie d’une amende de deux millions de francs CFA à l’encontre de Louis Philippe Houndégnon, ancien Directeur Général de la Police Nationale. Il est poursuivi pour harcèlement via un système de communication électronique et incitation à la rébellion. Son coaccusé, Coffi Camille Amoussou, pourrait bénéficier d’un acquittement, le ministère public ayant estimé que les charges retenues à son encontre ne sont pas suffisamment établies.
Les faits incriminés à Louis Philippe Houndégnon remontent à novembre 2024. À cette période, il avait publiquement remis en cause la Constitution du Bénin et la stabilité des institutions républicaines à travers diverses déclarations. Ces propos, jugés subversifs, ont mené à son arrestation et à son inculpation par la CRIET. Le Procureur Spécial a insisté, lors de l’audience, sur le devoir de réserve qui incombe à tout agent public, même retraité, soulignant que cette obligation disciplinaire perdure au-delà de l’exercice des fonctions. Selon le parquet, les récentes révélations de Monsieur Houndégnon concernant de potentielles sollicitations à des coups d’État ont gravement troublé l’ordre public et l’opinion nationale. Il lui est également reproché d’avoir initié un mouvement baptisé « 11/12 », visant à recenser des fonctionnaires influents, y compris des membres des forces armées, de la police et des douanes, ce qui a engendré des soupçons de déstabilisation. La perquisition de son domicile a révélé des messages hostiles envers les autorités, notamment le Président Talon, venant corroborer les accusations de déstabilisation. Bien que Monsieur Houndégnon ait justifié son engagement politique par une aspiration à un renouveau démocratique, le ministère public interprète ses actions comme une incitation à la rébellion et un acte de harcèlement électronique. Son neveu, Monsieur Amoussou, poursuivi pour les mêmes motifs, pourrait être relaxé faute de preuves suffisantes. Autrefois respecté pour son professionnalisme au sein de la police, Monsieur Houndégnon fait désormais face à une possible lourde condamnation. Le verdict de la Cour est attendu pour le 19 mai prochain.
Jean De Dieu TRINNOU