Le délibéré attendue à cette date
L’ancien chef de la police du Bénin, Louis Philippe Houndégnon, et son neveu ont comparu de nouveau devant le juge le lundi 20 octobre 2025 pour la suite de leur procès en appel à la CRIET. La défense a plaidé la compétence de la juridiction spéciale pour ce dossier. Ils sont poursuivis pour des accusations de harcèlement et d’incitation à la rébellion, avec la complicité de ces actes.
En première instance, la cour avait jugé l’affaire incompétente car les faits sont considérés comme criminels. Les deux prévenus ont fait appel de cette décision. Lors de cette audience, des exceptions ont été soulevées par Louis Philippe Houndégnon et discutées par ses avocats. Ils ont critiqué la décision de la cour qui s’est basée uniquement sur une conversation entre Houndégnon et l’ancien ministre Moudjaïdou Soumanou. Selon la défense, il n’y a pas assez de preuves à part cette conversation. Les avocats ont souligné qu’il n’y avait qu’un seul extrait de leur échange au dossier, même si le premier juge avait fondé sa décision dessus. L’extrait dévoile que Moudjaïdou Soumanou avait échappé à des tentatives d’assassinat alors que Houndégnon était en fonction. Le juge aurait interprété ce passage comme une implication de Houndégnon dans des assassinats de citoyens critiques envers le président précédent, Boni Yayi.
La défense a exprimé son désaccord avec la conclusion du premier juge concernant la réponse de l’ancien DGPN. L’avocat a souligné que les faits discutés devant le juge se concentrent principalement sur le harcèlement par le biais d’un système électronique. Selon la défense, le juge n’a pas respecté le principe des poursuites en changeant la qualification retenue par le parquet sans débat contradictoire pour une qualification plus grave. La défense a insisté sur le caractère délictuel du dossier, centré sur les infractions de harcèlement électronique et d’incitation à la rébellion. L’avocat a demandé à la chambre des appels de se prononcer sur sa compétence à traiter le dossier. L’avocat de la défense a critiqué la procédure du mandat de dépôt émis contre l’ancien chef de la police et son neveu, affirmant qu’il était incorrect. Le conseil a expliqué que le mandat de Louis Philippe Houndégnon avait été signé à 13h par le parquet spécial alors que l’officier de police était encore à la Brigade criminelle, suggérant que le mandat était un « faux ». Malgré les objections de la défense, le ministère public a maintenu ses réquisitions à l’encontre de l’ancien DGPN et de son neveu. Le magistrat avait requis deux ans de prison ferme et deux millions d’amende contre Louis Philippe Houndégnon, et avait proposé une relaxe pour le neveu de l’ex-chef de la police nationale en raison du doute. La Cour a renvoyé le délibéré au 1er décembre 2025 après les débats.
Jean De Dieu TRINNOU



