Une crise de taille secoue le parti Les Démocrates (LD) depuis quelques semaines. Alors que de nombreux cadres attribuaient les turbulences à une prétendue « main extérieure », une lettre signée du premier vice-président du parti, Éric Houndété, et adressée au député Michel Sodjinou, confirme que le mal provient bel et bien de l’intérieur. Cette révélation disculpe la mouvance présidentielle, souvent montrée du doigt, et pointe plutôt les dissensions intestines comme source du problème.
Datée du 15 octobre 2025, la lettre d’Éric Houndété exprime sa déception face au silence de son collègue, qu’il dit tenter de joindre en vain depuis plusieurs jours. Il y revient sur les circonstances du dépôt des parrainages à la CENA, un épisode désormais au cœur du différend. « Je dois reconnaître que le 2 septembre 2025, lorsque nous avons retiré les parrainages à la CENA, tu avais déjà exprimé tes appréhensions. Tu avais pris la décision de ne pas remettre le tien, ou de ne le remettre que lorsque tu aurais été d’accord sur le candidat choisi. C’est moi qui t’avais supplié de le remettre et de faire confiance aux instances de notre parti », écrit-il, reconnaissant ainsi un désaccord de fond longtemps passé sous silence.
Sur un ton conciliant, Éric Houndété tente de renouer le dialogue tout en concédant des erreurs internes : « Je comprends que tu crains que je ne réussisse à nouveau à te convaincre de remettre le parrainage », admet-il, avant de concéder à son collègue « le droit d’exercer sa liberté et de parrainer qui il veut ».
Mais au-delà du différend personnel, la lettre évoque un malaise plus profond au sein de LD. Éric Houndété confie que « des contrariétés et humiliations inutiles » auraient été nourries, en appelant à la responsabilité collective et au dépassement des clivages internes pour préserver l’unité du parti et répondre aux attentes du peuple béninois.
Un parti en pleine zone de turbulences
Cette correspondance intervient dans un contexte explosif, marqué par des tensions autour du choix du colistier pour la présidentielle de 2026 et de la gestion des parrainages. Plusieurs cadres, dont Michel Sodjinou, dénoncent une gouvernance jugée trop centralisée et peu inclusive. Si la direction du parti n’a pas encore officiellement réagi, la lettre du premier vice-président sonne comme un tournant : elle met fin au mythe d’une influence extérieure et confirme que les divisions internes sont désormais ouvertes.
La correspondance, largement partagée sur les réseaux sociaux, alimente de nombreuses spéculations sur la solidité de l’équipe« ` ˆˆˆdirigeante à quelques mois des échéances électorales.
À suivre…



