Le 9 mai 2025, aux alentours de 21h30, Guilmaro, chef-lieu d’arrondissement de la commune de Kouandé, a été le théâtre d’une attaque terroriste d’une ampleur inédite au Bénin. Le poste avancé de la police républicaine, situé en plein cœur de la ville, a été la cible d’une violente agression. Des tirs d’armes automatiques ont brisé le silence de la nuit pendant plus de vingt minutes. Situé à plus de soixante kilomètres de la frontière burkinabè, Guilmaro n’avait jamais connu une telle intrusion. Les assaillants ont frappé loin des zones habituelles de tension, ciblant une zone résidentielle densément peuplée. La panique s’est emparée des habitants, contraints de se cloîtrer chez eux. Selon des témoignages, les policiers de service ont dû abandonner leur poste pour se réfugier chez des riverains. Miraculeusement, aucun blessé n’est à déplorer pour l’instant, mais l’émotion est palpable. Cette attaque, la première d’une telle envergure à pénétrer aussi profondément dans le territoire national, constitue un tournant majeur. Elle sonne comme un avertissement clair : le front de l’insécurité ne se cantonne plus à la zone frontalière. En visant le symbole de l’État, cette attaque a profondément marqué Guilmaro, une localité jusqu’alors paisible.
Jean De Dieu TRINNOU