(Tout sur le mode opératoire de la conspiration)
Le passé honteux. Le président Talon en bon médecin de la guérison du mal qui nous ronge, a posé le bon diagnostic. Mais il n’a pas tout cerné de l’évidence de : « les mauvaises habitudes ont la peau dure ». Après l’avoir raté physiquement par les mains détournées de Olivier Boko et de Oswald Homéky, c’est à la colonne vertébrale de son système, le système partisan que les ennemis de la république ont convenu de s’attaquer.
Et comme la première attaque ratée, c’est toujours dans ses rangs qu’il compte ses plus redoutables adversaires. La position affichée du président Adrien Houngbédji n’est en fait que la partie visible de l’iceberg de la ligue du démantèlement du système partisan. Adrien Houngbédji n’était pas que dans son sport favori, le chantage. Il est dorénavant dans un projet plus vaste et plus complexe que le chef de la Rupture ne l’imagine. Après avoir pris langue avec des hommes qui ont des raisons dans la chute du président Talon et particulièrement de son système de gouvernance qu’il ne faut surtout pas laisser vivre en héritage, la vieille garde a décidé de frapper.
La quête de reprendre le Prd doit être un déclencheur pour le départ de l’Up-R, de l’Union fait la Nation, l’autre grand bloc que présidait Bruno Amoussou. Ce nouveau front sera probablement ouvert par le clan du député Lazare Sehouéto. Et la position visiblement calme voire neutre de son mentor, Bruno Amoussou, n’a rien d’anodin. Bien au contraire, le renard de Djakotomey qui n’a rien perdu de ses « renarderies » ne fera rien. Il jouera même sur deux tableaux comme à ses habitudes. Si Houngbédji et son clan échouent dans leur tentative, il sera toujours là pour bien profiter du vide qu’ils laisseront autour du président Talon. Mais s’ils réussissent, il sera à la première loge pour célébrer la fin de ce rigoureux système partisan qui les a tous plumés de leurs avantages de propriétaires incontestés de leur fonds de commerce, l’animation de la vie politique à l’ancienne.
Ainsi, l’Up le Renouveau vidée du Prd, de l’Union fait la Nation et des autres formations politiques appartenant aux enfants de l’école du patriarche Amoussou, c’est le président Djogbénou qui va perdre toute confiance en son leader Talon pour consentir à la nouvelle dynamique.
La chance précaire du Bloc républicain de résister à ce tsunami en préparation relève juste de la présence du président Talon lui-même à tête de ce parti à travers le visage, le cœur, le patrimoine en termes d’ambition, de son collaborateur Abdoulaye Bio Tchané. Toute chose qui a été renforcée par la nuit des longs couteaux qu’il y a eue entre Abdoulaye Bio Tchané et Olivier Boko. Sinon que dans la réalité, en dehors de Joseph Djogbénou, tous les autres leaders ont des liens suffisamment bétonnés par l’argent, avec l’acteur principal de la tentative du coup d’État. Et ce n’est pas un hasard quand le cerveau de maître Adrien Houngbédji malgré le procès, les condamnations, n’a pas encore intégré que c’est le président Talon la victime. Pour lui, et il l’a suffisamment martelé, c’est Olivier Boko la principale victime. Voilà le coup d’État en préparation contre le système partisan pour ramener le compteur à zéro, et ce, à la gloire de notre passé honteux. La récente visite du président Yayi à Houngbédji en dit long sur le deal en gestation.
LA VICTIME
La vraie victime dans l’éventualité de la réussite de ce coup, n’est pas le président Patrice Talon. C’est plutôt le peuple béninois. Et pour cause, tout le monde est unanime pour reconnaître, malgré la douleur issue de la perte de certains conforts personnels, que le pays a pris une sérieuse option de développement. Au-delà des infrastructures visibles et qui épatent nos voisins, les réformes structurelles dont le président Houngbédji lui-même en saluait la vertu, ont lancé le Bénin sur la galaxie de la vraie indépendance économique. On est aujourd’hui fier d’être Béninois à l’extérieur comme chez soi. La pilule n’a pas été sucrée, mais le jeu en valait la chandelle. Si une rupture intervenait à cet élan, les mêmes vautours adeptes du » tout pour moi, rien pour le peuple « , reprendront le pays pour les vieilles habitudes. Les Béninois ont donc intérêt à faire usage de leur cerveau pour ne pas tomber dans la promesse des facilités que véhiculent ces paresseux et profiteurs patentés.
Si l’intention était de ramener au pays, nos compatriotes en difficulté avec la justice, et de libérer ceux qui sont en prison, Yayi, Houngbédji, Amoussou, Idji Kolawolé et les autres, savent très bien comment aborder le sujet. Le président Talon n’est pas le monstre qu’ils veulent sciemment présenter au peuple. Il est plus ouvert au dialogue et à la paix qu’eux tous. Seulement qu’il est allergique aux chantages.
Aboubakar TAKOU
