À l’occasion de l’atelier de restitution du Forum de Dakar, organisé à Cotonou le samedi 12 avril 2025, Anice Gambari Adam Akpekou, Directrice Générale de la Promotion de la Femme et du Genre au MASM, a dressé un tableau complet des avancées du Bénin en matière d’autonomisation des femmes et des filles. Son exposé marquant, mettant en lumière les progrès juridiques, les dispositifs institutionnels, les actions de terrain, mais aussi les défis persistants.
Le Bénin poursuit résolument son engagement en faveur de l’égalité de genre. L’autonomisation des femmes et des filles s’impose comme une priorité nationale, traduite par des réformes législatives ambitieuses, une architecture institutionnelle robuste et des projets de développement à l’échelle locale.
S’inspirant de la définition des Nations Unies, Anice Gambari Adam Akpekou a souligné que l’autonomisation est un processus multidimensionnel permettant aux femmes d’accroître leur estime d’elles-mêmes, d’accéder aux ressources, de prendre des décisions éclairées et de jouir pleinement de leurs droits.
Dans le contexte béninois et même au-delà, l’inégalités dans l’accès à l’éducation, les violences basées sur le genre, les normes sociales discriminatoires, les disparités économiques et le numériques, l’accès limité aux soins de santé, la sous-représentation dans les sphères politiques sont autant barrières structurelles ralentissent l’élan des actions malgré les progrès.
Face à cette réalité, le Bénin a opté pour une approche globale, mêlant réformes juridiques, actions communautaires et campagnes de sensibilisation.
Un cadre légal renforcé pour l’égalité
Parmi les réformes majeures figurent :
- La loi n°2021-11 relative aux infractions liées au genre,
- La loi n°2021-13 modifiant le Code des personnes et de la famille,
- La révision du Code pénal (loi n°2020-23),
- La loi n°2019-43 instaurant un quota de 24 sièges pour les femmes au Parlement,
- Des textes garantissant l’égalité foncière et l’accès à la santé reproductive.
Des structures institutionnelles actives
Le gouvernement a mis en place une véritable gouvernance du genre, avec :
- Des Cellules Genre dans 42 ministères,
- Les Centres de Prise en charge intégrée (CiPEC) pour les survivantes de violences basées sur le genre,
- Les Guichets Uniques de Services Sociaux (GUSS) déployés dans toutes les communes,
- Des comités communautaires tels que “Les Hommes s’engagent”, “Clubs des maris” et “Clubs des mères”.
Une progression visible dans la représentation féminine
Le Compendium des Compétences Féminines, relancé en 2018, a permis de recenser 2 880 femmes aptes à occuper des postes de responsabilité. Aujourd’hui, les femmes représentent :
- 22 % des membres du gouvernement,
- 26 % des députés,
- 37,5 % des membres des institutions de la République.
Des initiatives concrètes sur le terrain
Au travers du projet SWEED, plusieurs actions emblématiques ont été menées :
- Sensibilisation de 187 000 jeunes filles dans 770 espaces sûrs,
- Campagnes de tolérance zéro contre les mariages précoces et les mutilations génitales féminines,
- Intégration de l’éducation à l’égalité des sexes dans les programmes scolaires,
- Attribution de bourses aux filles dans les filières scientifiques depuis 2022.
Les bases sont posées, les résultats sont visibles, et la dynamique est enclenchée. Cependant, les défis restent nombreux. Pour y faire face, une mobilisation constante est indispensable : celle de l’État, des partenaires techniques et financiers, des communautés, mais aussi des citoyens.
Gloria AKOAKOU