Le lundi 31 mars 2025, le délégué du contrôle financier de la Présidence du Bénin a comparu devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) pour répondre des accusations de malversations dans l’attribution de marchés publics. Il est poursuivi dans ce dossier pour des pratiques irrégulières, notamment des retards dans la validation de six dossiers de marchés publics, dans le cadre d’un différend avec la Garde républicaine.
Selon les responsables de la Garde républicaine, le délégué aurait mis plusieurs mois à valider ces dossiers, tout en rassurant à plusieurs reprises le commandant de l’unité. Ce n’est qu’en novembre 2024 qu’il aurait informé ce dernier que les dossiers étaient bloqués. Le capitaine de la Garde républicaine a également révélé que le délégué aurait exigé une commission de 20% de la part des prestataires pour l’attribution des marchés, menaçant même de priver la Garde républicaine de ressources en cas de refus.
Dans sa réponse, le délégué a rejeté ces accusations, les qualifiant d’acharnement. Il a expliqué que la Garde républicaine n’avait pas transmis ses besoins à temps, avec un retard de cinq mois dans la transmission des dossiers à la Personne responsable des marchés publics (PRMP). Selon lui, les dossiers de la Garde républicaine n’ont été reçus qu’en juin 2024 et validés en janvier 2025. Il a également souligné que les faibles décaissements de fonds pour les Forces armées béninoises en 2024 avaient ralenti l’avancement desdits dossiers.
En outre, l’accusé a attribué les dysfonctionnements à un problème de logiciel de partage des documents et a nié avoir exigé des rétrocommissions. Cependant, ses déclarations ont révélé des contradictions, notamment lorsqu’il a implicitement admis avoir exigé des commissions de 20%.
Lors de cette audience, le jeune frère du délégué, également poursuivi, a expliqué sa participation au dossier en confirmant avoir mis en contact son frère avec un prestataire. Il a précisé avoir lui-même payé des rétrocommissions pour un marché de fourniture de matériels hospitaliers au Centre hospitalier départemental (CHD) de Lokossa. La somme versée pour cette rétrocommission aurait été de 10% du montant global du marché, évalué à 69 millions FCFA.
Le procès a été renvoyé au 14 avril 2025.
Alassane IMOROU SANDA