Le Bénin et l’Afrique perdent l’une de leurs grandes figures ecclésiastiques. Monseigneur Barthélemy Adoukonou, prêtre, théologien et pédagogue de renom, s’est éteint à l’âge de 83 ans. Son engagement pour l’unité des chrétiens et la formation intellectuelle du clergé restera gravé dans la mémoire de l’Église.
Né en 1942 à Abomey et ordonné prêtre en 1966, Barthélemy Adoukonou s’est très tôt distingué par son amour du savoir. Après des études en sociologie religieuse à Paris (1971-1977), il approfondit sa formation théologique à Ratisbonne, en Allemagne, où il obtient un doctorat en théologie. En 1988, il soutient un doctorat d’État en Lettres et Sciences humaines à la Sorbonne, confirmant une carrière intellectuelle exceptionnelle.
Son parcours au service de l’Église est tout aussi remarquable. Monseigneur Adoukonou fut secrétaire général de la Conférence épiscopale régionale d’Afrique de l’Ouest francophone (CERAO) et de l’Association des Conférences épiscopales anglophones d’Afrique de l’Ouest (AECAWA). Il a également servi comme consulteur au Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, apportant sa vision et sa rigueur au dialogue interconfessionnel.
Éducateur dans l’âme, il a marqué des générations d’élèves, de séminaristes et d’intellectuels. Il enseigna notamment au petit séminaire Sainte-Jeanne d’Arc de Ouidah, au collège Père Aupiais de Cotonou, à l’Université d’Abomey-Calavi, au grand séminaire Saint-Gall de Ouidah et à l’Université d’Afrique de l’Ouest à Abidjan. Il fut également recteur du petit séminaire Saint-Paul de Djimè et dirigea le séminaire propédeutique de Missérété de 1988 à 1999, avant d’être nommé membre de la Commission théologique internationale.
Humaniste, homme de conviction et pasteur attentif, Monseigneur Barthélemy Adoukonou laisse derrière lui une œuvre marquée par la foi, la rigueur intellectuelle et le service de la dignité humaine. Son héritage demeure une source d’inspiration pour l’Église du Bénin et du continent africain.

Fallone CHABI-BONI



