Sans surprise, en récompense à son sérieux, Louis Vlavonou est reconduit président de l’Assemblée. Dakpè Sossou à son ancien poste. Barthélémy Kassa s’adjuge en remplacement de l’honorable Gbian, la première vice-présidence et Chantal Ahyi, deuxième questeur. Le premier ayant été pris par l’Up-Le Renouveau. Les Démocrates prennent de droit un poste et le tour est joué.
Mais ce bureau tel que c’est cousu peut poser un véritable problème pour la santé de la Rupture en 2026. Le maintien du schéma, Exécutif et Parlement aux mains d’homme de la région australe du pays commençait déjà à fâcher puisqu’il corrobore les thèmes régionalistes de campagne de l’ancien président Boni Yayi. Il disait partout et contre le Br de Abdoulaye Bio Tchané, que le président Talon n’aimait en réalité aucunement la région qui l’a tout le temps enrichi.
Il évoquait ce visage lugubre de l’exclusion des fils d’une certaine localité du pays. En témoigne selon lui, le perchoir qui avait échoué aux mains d’un ressortissant de la partie australe du pays pendant que c’est Talon qui est au pouvoir. Tout le monde pensait que cela allait être corrigé pour donner ses chances au Br d’exister. Mais hélas, le propriétaire de la farine a décidé autrement. Il a fait ce qui lui a plu quitte à mettre en difficulté Abdoulaye Bio Tchané dont le parti face aux prévisions de l’ancien président Yayi, devra subir une quantité d’état d’âme. Les populations du Septentrion déçues devront se demander ce qu’elles cherchent finalement dans le Br si celui-ci est toujours condamné à jouer les seconds rôles dans les dispositions du président Talon.
Et ce n’est pas exclu qu’avec l’affaire soja, que la plupart des démissions et défections de ce parti, aillent gonfler le rang de l’opposition en l’occurrence Les Démocrates. Une réaction qui va fissurer davantage le clivage entre les deux parties. Car contrairement aux arguments du président Talon que l’Up Le Renouveau n’a pas voulu concéder le leadership au Br, la réalité est tout autre. Il n’y personne à l’Up Le Renouveau pour aller contre les rêves du président Talon.
Mieux, il faut, à coup sûr, pour une force de la Rupture en 2026 au processus de succession du président Talon, que le Br de qui se réclame certaines populations du septentrion, se voient considérées et acceptées. Et tant que Yayi est là pour surfer sur tout ce qui peut s’apparenter à une exclusion, c’est la survie de la Rupture en 2026 qui en payera le prix fort.
Reste maintenant à voir ce que sera la réaction des ressortissants de l’aire culturelle baatonu-boo qui après s’être senties malmenées, martyrisées par les positions du président Talon contre l’épanouissement du soja, s’attendaient au moins que leur représentant, Robert Gbian soit élu président de l’Assemblée nationale en lot de consolation.
À ce niveau, il faut rappeler que ces populations auront même raison de se demander ce que Gbian a fait à ce point contre le président Talon pour qui il se bat curieusement tous les jours, pour qu’il l’écarte de tout ce qui peut honorer son engagement.
Aucun enfant de ce député n’a été nommé à ce jour dans la Rupture. Et toutes les fois que lui-même se présente à un poste dont la nomination dépend du président Talon, il est recalé. Cas de la vice-présidence, et avant, la présidence de l’Assemblée puis aujourd’hui encore. Cet aspect devrait aussi inquiéter le Sgn Br qui n’aura certainement pas de mots pour consoler son adjoint, Gbian.
Et pour les populations du nord en général et celles des 7ème et 8ème circonscriptions électorales, les choix de Talata comme vice-présidente et Adambi comme ministre de l’eau n’édulcorent point leur déception. Quand on n’est pas aimée et on n’existe même pas dans le cœur des populations ; le résultat du Br dans la 8ème circonscription électorale, montre que Adambi n’est pas le choix des populations de Parakou. Elles l’ont sanctionné aux municipales et viennent de le finir à ces législatives pour passer un message.
Talon est fort, très fort et a posé des actes pour montrer aux populations de la partie septentrionale du pays, qu’elles ne peuvent rien et devront subir. Ceci malgré leur grogne d’être reléguées simplement au titre de houe, instrument agricole pour lui cultiver son coton. Le rêve des populations de cultiver le soja aura toujours le veto du coton.
Aboubakar TAKOU