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Afrique

Burkina Faso : Des membres d’une ONG accusés d’espionnage par les autorités

Le gouvernement burkinabè a annoncé l’arrestation de huit membres de l’ONG International NGO Safety Organisation (Inso), dont quatre étrangers, pour des accusations « d’espionnage et de trahison », créant une nouvelle tension dans le secteur humanitaire déjà fragile du pays.

Des accusations graves

Lors d’un point presse tenu ce mardi, le ministre de la Sécurité, Mahamadou Sana, a détaillé les charges pesant contre l’organisation, spécialisée dans la collecte d’informations de terrain pour appuyer les humanitaires. « Inso passait son temps à collecter des informations sur les zones d’opération ainsi que les interventions des forces de défense et de sécurité sur le terrain », a affirmé le ministre, précisant que l’ONG collectait des données « pour des puissances étrangères » concernant tant les mouvements de l’armée que ceux des groupes terroristes.

Une activité maintenue malgré la suspension

Les autorités burkinabè reprochent également à l’ONG d’avoir poursuivi ses activités malgré sa suspension par arrêté le 31 juillet 2025. « Malgré cette suspension, certains responsables d’Inso ont continué à mener clandestinement des activités telles que des collectes d’information et des réunions en présentiel ou en ligne », a souligné Mahamadou Sana.

Parmi les huit personnes arrêtées figurent le directeur pays de l’organisation, le Français Jean-Christophe Pégon, ainsi que la directrice adjointe franco-sénégalaise, le directeur des programmes tchèque, un ressortissant malien et quatre employés burkinabè. Tous devraient être présentés prochainement devant le procureur du Faso.

L’ONG se défend

Dans un communiqué, Inso a rejeté « catégoriquement ces accusations », mettant en garde contre les conséquences potentielles pour l’ensemble du secteur humanitaire. « Associer notre travail de renforcement de la sécurité humanitaire à des activités de renseignement est non seulement faux, mais ne fera qu’accroître les risques pour les travailleurs humanitaires », a déclaré l’organisation.

L’ONG affirme mettre « tout en œuvre pour obtenir la libération de ses employés » tout en maintenant sa position de rejet des accusations portées contre elle.

Cette affaire intervient dans un contexte de tensions sécuritaires persistantes au Burkina Faso, où de nombreuses organisations humanitaires œuvrent dans des zones affectées par l’activité de groupes terroristes, rendant complexe la frontière entre collecte d’information sécuritaire nécessaire à la protection des humanitaires et activités de renseignement.

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