(Il appelle à une réorganisation urgente)
Une crise sans précédent frappe actuellement le secteur du cajou béninois. Plus de 80 camions béninois, transportant chacun au moins 45 tonnes de noix de cajou, sont bloqués au Togo. Ils se retrouvent dans l’incapacité de trouver des acheteurs à un prix rentable, menaçant la survie de nombreux commerçants béninois.
Selon l’alerte lancée par Bertin Koovi, président de la dynamique « Talon continue », les commerçants ayant refusé de vendre leur production à Bénin Cajou à un prix jugé trop bas (400 francs CFA le kilo), se retrouvent désormais en difficulté au Togo. Sur place, la marchandise ne trouve preneur à un prix suffisant, pas même à 500 francs CFA le kilo. La situation est d’autant plus critique que certains camions sont bloqués directement à la frontière entre le Bénin et le Togo.
Face à cette impasse, Bénin Cajou a dépêché une délégation pour tenter de négocier l’achat du cajou à un prix de 450 francs CFA le kilo, une initiative visant à éviter la ruine des commerçants. Cependant, M. Koovi insiste sur l’urgence de la situation humanitaire, soulignant que les chauffeurs et apprentis sont privés de nourriture depuis plusieurs semaines.
Cette crise met en lumière l’impératif d’une profonde réorganisation du secteur du cajou au Bénin. Il est crucial de développer des partenariats plus équitables et durables avec les usines de transformation locales. Cela permettrait de garantir des prix justes aux producteurs et d’assurer la pérennité de cette filière essentielle pour l’économie nationale. Bertin Koovi dénonce une « dépendance aveugle aux marchés internationaux » qui doit être remplacée par une stratégie de développement plus autonome et plus équitable pour tous les acteurs de la filière.
Jean De Dieu TRINNOU