(Un os dans la gorge de Paul Biya)
Selon la loi N°2016/007 du 12 juillet 2016 portant code pénal au Cameroun, en son article 347-1 stipule que : « Est punie d’un emprisonnement de six (06) mois à cinq (05) ans et d’une amende de vingt mille (20 000) à deux cent mille (200 000) francs, toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe» Ainsi, Brenda Biya, la fille du président camerounais Paul Biya a posté sur sa page Instagram, une photo d’elle embrassant une autre femme, ce qui fait le chou gras actuellement sur les réseaux sociaux. Sur cette photo, les deux jeunes femmes apparaissent de profil. Mais suffisamment identifiables pour reconnaître Brenda Biya, malgré ses lunettes de soleil qui a fait un baiser à sa compagne. Elle a pris le soin de légender cette photo par un petit message d’amour : « Je suis folle de toi, et je veux que tout le monde le sache ». Comme si elle savait ce qui l’attendait après cette publication, elle a bloqué la section commentaires en dessous de la publication.
Certes, cette méthode n’a quand même pas laissé les internautes indifférents car le message a été abondamment relayé. En effet, Shakiro, célèbre transgenre et figure de la communauté LGBTQIA+ camerounaise, qui a été contrainte il y a quelques années à l’exil en Belgique félicite Brenda Biya pour son courage et la remercie en substance pour son coming-out qui pourrait peut-être, espère-t-elle, précipiter la dépénalisation de l’homosexualité au Cameroun. De son côté, Boris Bertolt, journaliste en ligne lui aussi en exil, interpelle dans un tweet les autorités. Il estime qu’il est temps de libérer la vingtaine d’homosexuels détenus dans les prisons du Cameroun. Sinon, explique-t-il, faites arrêter la fille du président pour se conformer aux lois du pays qui pénalisent jusqu’à cinq ans de prison la pratique de l’homosexualité. Aussi, Maître Alice Nkom, militante pour la dépénalisation de l’homosexualité, salue le courage de la jeune femme et voit, en ce coming-out, un espoir pour toute la communauté LGBT du Cameroun.
Les regards sont donc tournés vers la présidence dirigée par son père Paul Biya pour voir si la loi sera respectée ou protègera-t-il sa fille. Affaire à suivre.
Alassane IMOROU SANDA