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Afrique

Candidature de Doumbouya : La volte-face qui divise la Guinée

Le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle, un revirement qui marque une rupture avec son engagement initial de ne pas se présenter après le coup d’État du 5 septembre 2021. Cette décision, attendue par beaucoup, provoque une levée de boucliers au sein de l’opposition.

La coalition des Forces vives, qui rassemble les principaux partis d’opposition – notamment l’UFDG, le RPG, l’UFR et le MoDeL – ainsi que des mouvements citoyens, dénonce vivement ce qu’elle considère comme une trahison. Pour eux, le chef du CNRD a choisi de « confisquer le pouvoir » après avoir promis de le rendre aux civils.

« Cette candidature n’est pas une surprise. Tout le monde l’a vue venir », a réagi Ibrahima Diallo, l’un des leaders des Forces vives, joint par RFI depuis son exil en Europe. Selon lui, Mamadi Doumbouya était face à un choix historique : « celui d’inscrire son nom dans le registre des grands hommes de l’histoire positive, en respectant sa parole donnée et son serment à ne pas confisquer le pouvoir, ou bien s’inscrire sur le mauvais côté de l’histoire. Malheureusement, c’est ce dernier choix qu’il vient de faire. »

Le leader opposant alerte sur les conséquences de ce choix unilatéral. « Sans doute, il fera face aux conséquences de son choix et de sa décision, dans les jours, semaines, mois et années à venir. » Il exprime également la déception de ceux qui avaient cru en la promesse de rupture du colonel Doumbouya. « Le peuple de Guinée avait fondé son espoir sur Mamadi Doumbouya à la prise du pouvoir, le 5 septembre 2021, pensant qu’il allait contribuer à arrêter le cycle infernal de répétition de l’histoire politique de notre pays. Malheureusement, il a décidé de faire comme certains de ses prédécesseurs. »

En se portant candidat, Mamadi Doumbouya semble enterrer son propre discours de septembre 2021, où il justifiait son putsch par la nécessité de rompre avec les pratiques du passé et de redonner le pouvoir au peuple. Cette candidature place désormais la Guinée dans une période d’incertitude politique accrue, alors que le pays tente de trouver une issue à la transition militaire.

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