(L’autre façon d’annoncer le côté pimenté de 2026)
Contrairement à la conséquence du côté dictatorial et exclusif de notre constitution qui exclut Boni Yayi et Patrice Talon de la course de 2026 au profit de leurs bébés, les discussions électorales qui viennent dans bientôt trois ans, révèlent plutôt les prémices d’un face-à-face de ces deux anciens ennemis.
D’un côté, Patrice Talon qui misera tout pour continuer à exister à travers un poulain ; de l’autre côté, Boni Yayi qui fera tout pour faire triompher l’opposition.
Et comme pour le challenge raté de 2019 où les premières élections législatives de la Rupture devraient mettre aux prises, Boni Yayi et son principal adversaire, Talon, le roi du Changement et de la Refondation, a commencé dans ses petits gris-gris. Les footings au stade Général Mathieu Kérékou, les sorties dans les différents marchés pour acheter du pain et autres pour troubler le sommeil au président en exercice. Car, faut-il encore le rappeler les peuples sont de nature à détester les présidents en exercice pour succomber au charme de la nostalgie du passé. Boni Yayi sait que le roi de la Rupture et des réformes amères aura toujours du mal à rivaliser en popularité avec lui qui passe pour l’homme du peuple, celui qui a laissé tout le monde manger.
Aussi, profite-t-il de cette réalité pour se laisser à tous les délires. À moins de trois ans des élections fatidiques groupées de 2026, Boni Yayi a repris avec ses petits gris-gris. Chansonnettes religieuses pour montrer au peuple que comparé à son successeur, c’est lui qui connaît Dieu. Lancer une croisade avec un grand pasteur pour toucher la sensibilité des peuples désemparés souvent réfugiés dans la parole de Dieu que de se laisser au réalisme économique du développement. Yayi sait surfer sur tout pour se réinventer une nouvelle virginité à l’exercice du pouvoir.
Et pour pimenter tout ceci, il faut qu’il pousse la comédie à jouer les Lionel Messi sur un terrain de football aux côtés des jeunes. Et c’est le retour de Yayi le Messie qui s’annonce comme ça pour vaincre le « diabolique » Talon. Toutes les scènes sont minutieusement montées de sorte à les immortaliser, les rendre visibles et virales sur la toile. Du Yayi très pur, sans impuretés. Un vrai acteur dans sa peau pour susciter engouement auprès du peuple. Car qui sait si l’envie ne viendra pas à Patrice Talon de sauter les deux principaux verrous pour se porter candidat au même moment que Yayi lui-même en 2026.
Ou si c’est le contraire où ils devront s’affronter par procuration, il faut que Yayi s’exerce à muscler ses atouts d’homme du peuple pour creuser l’écart favorable afin de faire passer le veinard qui sera son candidat.
C’est vrai qu’on crédite le président Talon d’une intelligence d’extraterrestre mais Yayi dans sa zone de confort n’est pas une qualité négligeable. Sur le terrain populaire, Yayi est comme un poisson dans l’eau. C’est un peu risqué de le défier sur ce terrain. On verra bientôt Yayi aux côtés des éleveurs peulhs pour une bonne partie de pâturage bieæn médiatisé. Ça, c’est encore du Yayi.
Aboubakar TAKOU