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Chronique

Chronique : Takou vu par Aaron Akinocho

Il paraît que je serais né un 21 Octobre et que c’est pour ça que je suis un bel homme. C’est feue Édith qui l’a dit. Mais puisque Ghislaine que j’appelle Gi, m’a choisi parmi tant d’autres, je me suis dit alors que c’est certain que je suis le plus bel homme de la Terre. Même si mon frère Vital Panou dit le contraire en toisant mon bidon de 50 litres.

J’ai donc fini par accepter cette date du 21 Octobre que c’est celui qui vit mon arrivé dans ce monde où il y avait Talon, Yayi et les autres  sans oublier mon frère Olivier Boko que les gens appellent Oscar Bravo.

Bien évidemment, ces trois personnalités dont je viens de citer les noms ne m’ont pas encore dit,  joyeux anniversaire Takou. Mais il n’est que 17 heures et ils ne sont tenus d’aller dans une banque avant de me souhaiter mon anif. Ils peuvent bien le faire à la maison.

À vous tous qui avez pensé à ma modeste personne de garnement qui ne sait que tendre les nerfs autres,  je n’ai pas de mots pour vous remercier de tous vœux. Ce n’est pas facile d’aimer un homme comme moi. C’est à vous le mérite.

Et c’est en cadeau d’anniversaire que ma dada chérie, Karolle Gandonou qu’on appelle Madré Wrangler, m’a lu sur une émission, cet texte d’une des rares personnes à avoir l’autorité de connaître  réellement l’animal. Il a nom Aaeron Akinocho. Un jeune frère que je n’ai pas eu la fortune de beaucoup pratiquer. Lui non plus pas forcément de moi. Mais il a fait ce texte que je souhaiterais voir sur la page de Vital Panou pour son mea-culpa. Car c’est lui qui avait commencé l’autre jour et non moi.

Je vous donne lecture du bijou. Depuis que je l’ai lu, il m’a plu de dire au président Talon, padré je veux te remplacer en 2026. Mieux, je ferai la Cour à 15 jeunes filles avant de rentrer aujourd’hui. Je suis devenu un HOMME à la lecture de ce texte.

En voici la substance :

«Il est tombé.

– Il est fini.

– ils vont lui prendre sa carte et fermer son journal.

-il faisait trop le malin.

– Mais il était trop frimeur. Que le rétroviseur de son véhicule coûte 250 000 FCFA.

– Et il s’amusait avec les gens. Ils disait que lui il n’est en conflit avec personne. il «pique, pique» seulement.

– il ira piquer ailleurs.»

J’étais un jeune stagiaire et j’avoue que je ne m’intéressais pas beaucoup aux conversations de la rédaction. Mais celle-là avait attire mon attention. De qui parlaient-ils? Il y avait une sorte de jubilation malsaine et de fascination dans leurs propos. «Bon, au moins il y en a un de pas totalement médiocre dans ce marigot» me suis-je dit.

Je ne connaissais pas celui qui allait tomber, mais le bonhomme avait en partie ma sympathie. Il avait été exclu du métier et son média, interdit de parution. Notre rencontre commençait par sa fin. Et il en aurait pu rester ainsi.

J’ai continué mes études, et soutenu ma licence avec un mémoire sur la presse en ligne. Les membres de mon jury avaient salué mon travail, mais l’avaient trouvé un peu utopique. Moi, je les avais jugé totalement dépassé par l’histoire. Mais pendant qu’on se demandait qui avait raison ou tort, ce que je prédisais, lui, il le réalisait.

Alors que le métier croyait en avoir fini avec lui, c’est sur internet qu’il s’était réinventé. La plume toujours aussi acerbe, l’humour aussi mordant et une capacité d’analyse effrayante. Il était devenu une star sur les réseaux sociaux avant même qu’on ne réalise l’ampleur du phénomène.

J’ai découvert le journaliste lors de la campagne électorale de 2016. Je le lisais beaucoup. Quand je sentais un papier de commande, «un gombo » comme on dit, je prenais l’humour et je laissais le fond. Quand des fois, il se laissait à écrire pour écrire, j’appréciais le fin connaisseur des réalités politiques de ce pays.

On lui a reproché après 2016 d’être devenu un chantre de la rupture. C’est le seul que je ne peux blâmer pour cette option. Le régime précédent l’a tué. Le nouveau lui a rendu son média, sa vie, sa passion. Qu’il le soutienne me paraît cohérent, même si je ne suis pas toujours d’accord avec ce pouvoir.

Je ne crois ni en l’indépendance, ni en la neutralité du journaliste. Il faut être un idiot ou un mec totalement dogmatisé pour y croire. Je crois qu’il n’y a pas d’informations neutres. Sous les tropiques, chacun fait ses choix en fonction de ses intérêts, de ses convictions ou de sa conscience. Je n’ai jamais eu la prétention d’être un arbitre du bien ou du mal. Au mieux, je demande aux gens d’assumer leurs position et de ne pas prendre leurs interlocuteurs pour des idiots. Il l’a toujours fait. Je le respecte pour ça.

Ce type est un exemple de résilience et d’amour de son travail. Et ce n’était pas une question d’argent. Quand j’habitais Agla Nangon, il y a eu un garage auto et un lavage qui ont poussé dans le quartier. Ça me paraissait des businesses solides et bien achalandés. Et puis un jour, alors qu’il a eu l’autorisation de reparaître, je vois le siège de son journal là-haut. Je me dis: «tiens c’était donc à lui». Voici un type qui a les moyens de vivre et qui aurait pu fuir ce métier et qui y revient.

Pour moi, c’est d’abord un écrivain qui se fuit. Cette catégorie de gens finissent souvent journalistes. Il a la passion du bon mot, de la formule qui fait mouche, de la phrase assassine. Ce genre de personne n’est heureuse qu’en écrivant. Et on lui a donné le monde en le rendant à la presse. J’avoue qu’on avait bien besoin de lui. Je dois aussi confier que pour sa résilience et sa capacité à se réinventer, c’est un de mes modèles ici.

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