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Politique

Comparution de Séraphin Yéto dans cette nébuleuse devant la Criet : Cherche-t-on un coupable pour plaire ou rendre justice ?

Dans l’affaire des conteneurs achetés par le responsable de la Sonimex et dont l’un contiendrait de la drogue, toute la magie du monde ne peut prouver qu’il était le propriétaire du conteneur en amont. La vérité, c’est qu’il les a achetés ici à Cotonou comme cela se fait depuis dans le commerce.

Et à partir du moment où tous les propriétaires desdits conteneurs, Français, Nigérian et autres ont été interpellés, que cherche encore le pauvre innocent, acheteur, dans les liens de la justice ?

À suivre le réquisitoire du parquet spécial de la Criet, au-delà de cette affaire de drogue, la justice aurait d’autres raisons pour le garder en prison. Soit. Mais qu’attend-on d’un innocent à qui on dévoile que la marchandise qu’il vient d’acheter surplace à Cotonou contiendrait de la drogue ?

Il ferait tout pour se défendre. Apeuré qu’il pouvait être comme toute personne se retrouvant dans un tel engrenage,  il ferait tout pour ne pas être davantage avalé par ce piège à cons.

Aussi importe-t-il que le parquet spécial observe une attention bienveillante à l’endroit de cet innocent en proie à une peur légitime au regard de la mauvaise réputation de la Criet où, en matière de drogue, elle semble parfois frapper les yeux bandés, au risque même de punir durement des victimes.

Dans le cas du procès en cours sur cette affaire de drogue, veut-on avoir coûte que coûte un coupable en la personne de Séraphin Yéto, ou rendre justice ? Tout porte à croire à la lumière du réquisitoire du parquet spécial, que Yéto doit mourir dans cette affaire pour montrer que le Bénin est réellement hostile au trafic de la drogue.

Il faut, semble-t-il se dessiner du procès en cours, qu’un Béninois soit condamné au même titre que les expatriés, propriétaires de la marchandise, pour révéler l’hostilité de Cotonou à ce trafic.

La justice béninoise court ainsi le risque d’être en conjecture avec le symbolisme qui doit la caractériser. Elle a plutôt intérêt, pour rehausser l’image de notre pays, à observer la rectitude géométrique du droit qui fonde la notion de justice.

La libération pure et simple de Séraphin Yéto à l’issue de ce procès qui dure déjà trop au regard de l’actualité inhérente à la première audience, s’impose. Il est propriétaire des conteneurs pour les avoir achetés ici à Cotonou, mais il n’est pas le propriétaire de la drogue qui s’y trouve. C’est un opérateur économique qui a fait une opération.

Le tuer pour ce crime qui n’est pas le sien ne sera rien d’autre qu’une fatwa lancée contre le développement de notre pays. Sa détention même provisoire est déjà un crime contre l’économie de notre pays. C’est un gros contributeur à l’économie béninoise et sa place n’est certainement pas en prison.

Ce n’est pas une plaidoirie à son endroit mais une pure restitution de la vérité qu’on appelle en droit, justice.

Aboubakar TAKOU

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