En Côte d’Ivoire, la tension monte après les incidents survenus à Yopougon dans la nuit du 1er août 2025. Dimanche 3 août, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le général Vagondo Diomandé, a annoncé l’arrestation de 11 personnes par les forces de l’ordre. Parmi elles figurent plusieurs cadres du Parti des Peuples Africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI), formation politique dirigée par l’ancien président Laurent Gbagbo. Le parti dénonce des arrestations arbitraires et une procédure opaque.
Les violences, qui ont éclaté dans la nuit du ler août, ont causé d’importants dégâts: un bus de la Société des transports abidjanais (SOTRA) a été incendié, un véhicule de police attaqué, et ses occupants agressés par des individus non identifiés. Le président exécutif du PPA-CI, Sébastien Dano Djédjé, a vivement réagi devant la presse, accusant les autorités d’avoir procédé à des « enlèvements ». Selon lui, six responsables du parti ont été arrêtés à leur domicile par des hommes encagoulés, sans mandat ni procédure légale. « Ils sont venus les chercher chez eux, en pleine nuit. C’est une opération menée dans des conditions totalement opaques et inacceptables », a-t-il déclaré.
En réponse, le ministère de l’Intérieur a diffusé, lors du journal télévisé de 20h, une vidéo dans laquelle un homme, se présentant comme agent de sécurité du PPA-CI, reconnaît avoir participé aux violences de Yopougon. Il affirme avoir agi aux côtés d’une quinzaine d’individus, au nom du parti.
Le ministre Vagondo Diomandé a assuré que ces aveux ont été obtenus dans un cadre légal et que les interpellations ont été menées conformément à la loi. « Dans notre pays, aucune arrestation ne se fait de manière arbitraire. Le ministère veille à la judiciarisation de tous les délits, afin d’éviter toute dérive extrajudiciaire », a-t-il affirmé.
Ce n’est pas la première fois que des arrestations politiques suscitent l’indignation. Quelques jours auparavant, le PDCI-RDA, dirigé par Tidjane Thiam, avait également protesté contre l’arrestation de six membres de sa jeunesse, évoquant des circonstances « floues » et « inquiétantes ».
Fallone CHABI-BONI



