Candidat désigné du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) pour l’élection présidentielle d’octobre 2025, Tidjane Thiam a annoncé sa démission de la présidence du parti, ce dimanche 11 mai 2025. Une décision motivée, selon lui, par des « attaques répétées et injustifiées », dont il dit être la cible.Dans une note adressée aux militants et une vidéo de cinq minutes publiée ce lundi 12 mai depuis Paris, l’ancien banquier de 62 ans déclare remettre son mandat entre les mains des militants, tout en réaffirmant sa disponibilité à « conduire personnellement le parti à la victoire ».« Depuis plusieurs mois, le PDCI-RDA et moi-même sommes l’objet d’un harcèlement judiciaire inique et insidieux, orchestré dans l’ombre mais porté à visage découvert par des personnes manipulées », affirme-t-il dans son message vidéo. Il accuse certaines forces d’instrumentaliser la justice dans le but de l’écarter de la vie publique et politique, de le priver de ses droits de citoyen et de porter atteinte à sa dignité.
Cette décision intervient alors que Tidjane Thiam est confronté à une bataille juridique autour de l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne. Cet article stipule qu’un Ivoirien majeur perd sa nationalité s’il acquiert volontairement une nationalité étrangère. Or, Tidjane Thiam avait obtenu la nationalité française en 1987, avant d’y renoncer en mars 2025. Cette situation a conduit le Tribunal de première instance d’Abidjan à suspendre sa demande de certificat de nationalité le 22 avril dernier, compromettant ainsi sa candidature à l’élection présidentielle.
Cette crise met en lumière les tensions croissantes autour de la participation de l’ancien ministre et dirigeant international à la vie politique ivoirienne.
Fallone CHABI-BONI