Il est de plus en plus évident que l’opposition au régime du Président Talon rencontre des difficultés. L’efficacité, le réalisme et la détermination dont fait preuve le gouvernement sont tels que, pour tenter de le décrédibiliser, ses opposants semblent contraints de renoncer à toute rigueur et de verser dans le dilatoire, la victimisation et la désinformation.
La preuve en est flagrante : alors que le parti « Les Démocrates » dispose de députés à l’Assemblée nationale, et pourrait ainsi exiger et obtenir des chiffres précis du gouvernement, son porte-parole, Guy Mitokpè, choisit délibérément la voie de la désinformation. Incapable de cacher le soleil avec un doigt, il se résout à mentir sur le coût des réalisations. C’est ainsi que Guy Mitokpè a affirmé que, sous le régime actuel, le kilomètre de route coûterait 6 milliards de francs CFA.
Pourtant, même les profanes savent pertinemment que le coût d’un kilomètre de route ne peut être standardisé comme celui d’un comprimé de paracétamol. Contrairement aux allégations du responsable de la communication de ce parti, même les petits maçons de village, qui n’ont jamais mis les pieds dans un centre de formation technique, savent que le coût d’une infrastructure routière varie en fonction de plusieurs paramètres techniques et géographiques. Il s’agit notamment de la qualité des sols sur le tracé (un kilomètre de route en zone marécageuse ne peut avoir le même coût que sur un sol stable), du nombre de voies prévues, de la qualité des ouvrages de franchissement, de la disponibilité locale des matériaux, du coût de la main-d’œuvre dans la région, ou encore des contraintes environnementales et urbaines.
Dans le but manifeste d’intoxiquer l’opinion, l’opposant, se basant sur des données sorties de son imagination, a tenté d’établir une comparaison des coûts entre des pays producteurs de bitume et disposant d’une main-d’œuvre locale abondante, et le Bénin, qui doit importer certains matériaux et faire parfois appel à une expertise extérieure pour garantir la qualité des ouvrages. Et comme si cela ne suffisait pas pour parfaire le ridicule de son exercice de désinformation, il n’a absolument pas tenu compte qu’une voie en double sens doit coûter plus cher qu’une voie en sens unique, qu’une voie sur laquelle sont prévus des ponts ou des collecteurs, ou qu’une voie urbaine qui nécessite le déplacement de réseaux et la création de voies de déviation, sera forcément plus onéreuse qu’un ouvrage dont la réalisation ne requiert aucune de ces contraintes.
Heureusement que le gouvernement a tout prévu
En effet, pour protéger les populations des campagnes d’intoxication de ce genre, le système en place a jugé bon de mettre à disposition le lien kilo.me, qui fournit tous les détails sur les coûts des projets routiers au Bénin. Un rapide tour sur ce site permet de constater que le coût moyen au kilomètre pour les 39 projets routiers déjà réalisés au Bénin se situe en dessous du milliard de nos francs hors taxes.
L’accès à ces informations étant libre et facile, nous ne pouvons qu’encourager les populations à s’abreuver à la bonne source, afin d’éviter de tomber dans ce piège de désinformation dont le but est de les intoxiquer et de mettre à mal la démocratie béninoise. À Guy Mitokpè, on ne peut que conseiller de changer de stratégie s’il œuvre réellement à créer l’alternance, car le disque de la victimisation et de la manipulation étant désormais rayé, l’opposition, pour sa crédibilité, doit travailler à proposer aux populations des copies plus propres.
Laurent YOVO