Dans la tourmente qui secoue le parti Les Démocrates, un homme incarne une forme de résistance politique rare : Michel Sodjinou. Député de la 19ᵉ circonscription électorale, il est aujourd’hui au cœur d’une crise prévisible, qu’il avait lui-même anticipée et dénoncée dès le début. Loin d’être un simple “frondeur”, Sodjinou apparaît comme un militant politique intègre, guidé par ses convictions et fidèle à ses principes. Retour sur un parcours qui force le respect.
Dès le 2 septembre 2025, alors que les parrainages étaient retirés à la CENA, Michel Sodjinou exprimait déjà ses réticences. Dans une lettre ouverte et personnelle, son collègue et ami Eric Houndété reconnaît lui-même que Sodjinou avait “exprimé ses appréhensions” et envisageait de ne pas remettre son parrainage si le choix du candidat ne faisait pas consensus. À l’époque, Houndété l’avait “supplié” de faire confiance aux instances du parti. Sodjinou avait accepté, par loyauté.
Aujourd’hui, le parti paie le prix de cet avertissement resté sans suite. La crise n’est donc pas née d’un caprice, mais d’un désaccord profond, exprimé en amont et ignoré.
Proche d’Eric Houndété depuis l’enfance, Michel Sodjinou a toujours placé l’amitié et la fraternité au-dessus des calculs partisans. Même lorsque leurs chemins politiques ont divergé l’un chez les Démocrates, l’autre aux FCBE , leur relation n’a jamais été entachée. Leur réunion au sein des Démocrates devait symboliser un nouveau départ. Pourtant, Sodjinou n’a jamais transigé sur l’essentiel : le respect des processus démocratiques et le refus des exclusions.
Alors que le parti traverse une crise de légitimité, Michel Sodjinou incarne une forme de courage politique trop rare : celui de dire non. Son refus de remettre son parrainage sans garantie d’un processus transparent n’est pas un acte de rebellion gratuite, mais un rappel à l’ordre. Comme le souligne Houndété dans sa lettre, Sodjinou a “conditionné son parrainage à ce que le choix du candidat soit fait sans manœuvre d’exclusion”.
Ce n’est pas la crise qui a créé Sodjinou ; c’est Sodjinou qui avait anticipé la crise.
En ces temps de renoncements et de compromissions, Michel Sodjinou représente ce que devrait être tout élu : un gardien des principes, un veilleur démocratique. Le parti Les Démocrates aurait pu éviter cette secousse s’il avait écouté, en septembre, la voix de l’un des siens. Aujourd’hui, c’est peut-être trop tard.
Mais une chose est sûre : loin d’être un trublion, Michel Sodjinou est un modèle. Un homme qui rappelle que la politique peut encore rimer avec honneur, conviction et fidélité à la parole donnée.
Si le parti Les Démocrates sombre, ce ne sera pas à cause de Sodjinou, mais parce qu’il n’a pas su l’écouter.
Worou MERE



