(Les sujets évoqués lors de son point de presse à l’aéroport)
Cet après-midi du mercredi 29 mai 2024, l’avion du ministre béninois de l’énergie, de l’eau et des mines, Samou Adambi, a atterri à l’aéroport international de Cadjèhoun à Cotonou. De retour de la réunion du Comité inter-Etats de pilotage du projet pipeline Niger-Bénin qui s’est déroulée du lundi 27 au mardi 28 mai 2024 au Niger, il a tenu une brève conférence de presse sur les lieux.
La fermeture de la frontière Bénin-Niger et de l’exportation du pétrole nigérien par le groupe Wapco ont été au menu des sujets débattus lors de cette rencontre interministérielle.
Voici l’intégralité des propos du ministre Adambi.
« Je viens du Niger avec le Secrétaire Général des Hydrocarbures du Bénin. Nous avons pris part à la session du comité inter-Etats de pilotage du projet Pipeline ensemble avec nos homologues du Niger et la société Wapco. De lundi à mardi, nous avons travaillé ensemble pour trouver les portes de sortie des problèmes auxquels le projet est confronté. Deux points étaient inscrits à l’ordre du jour, le premier c’est le passage transfrontalier terrestre du matériel, du personnel et des équipements pour le bon fonctionnement du pipeline. Ce premier point a été exposé par la partie chinoise aux deux pays et il a été retenu que chaque délégation en rende compte à la hiérarchie, pour la décision à prendre sachant bien que les frontières sont ouvertes du côté béninois. Il a été donc dit à la partie nigérienne de soumettre le problème au plus haut niveau afin qu’une solution soit trouvée dans les meilleurs délais possibles. Le second sujet est relatif à la coordination des activités de chargement et d’enlèvement des navires à la plateforme de Sèmè. Là c’est essentiellement le Bénin qui a beaucoup de tâches à accomplir là-dessus en dehors de la coordination entre les deux douanes (la douane béninoise et la douane nigérienne). Les équipes seront instruites par les deux ministres concernés à travers les ministres des finances pour que les douanes soient instruites à l’idée de rapidement signé cet accord qu’il faut pour le déroulement normal des opérations des navires qui viendront récupérer le brut (pétrole brut, ndlr) nigérien à la plateforme de Sèmè. En dehors de ça ; j’étais également porteur d’un message du président de la République, son excellence Patrice Talon, à son homologue frère nigérien, le Général de Brigade Tiani Abdourahamane qui n’a pas pu me recevoir pour prendre ce message-là. Voilà donc ce qui a été fait lors de ce déplacement à Niamey.
La position du Chef de l’Etat ? Comme vous le savez lors d’un point de presse le 15 (mai 2024, ndlr) que c’est la partie chinoise qui a décidé de convoquer les deux parties et tous nous avons accepté de prendre part à ce qui a été fait, on a échangé. Nous avons été accueillis à l’aéroport par mon homologue accompagné de la même personne.
Appréciations sur le Général Tiani qui n’a pas pu me recevoir ? Ce n’est pas à moi d’apprécier, c’est au chef de l’État d’apprécier. Je lui rendre compte de ce qui a été faite et je lui dirai également tout ce que nous avons pu faire, mon homologue et les Chinois ensemble à Niamey par rapport à l’avancement et à l’exploitation normale du projet pipeline. Le Bénin va continuer de jouer son rôle dans les relations bilatérales entre le Niger et le Bénin, mais aussi dans les obligations qui sont les nôtres par rapport au projet de pipeline Bénin-Niger. C’est d’ailleurs pour ça que nous avons accepté de faire le déplacement de Niamey et d’assister pendant ces 48 heures aux travaux du comité inter-Etats qui nous ont permis de voir les problèmes auxquels notre partenaire commun Wapco-Benin est confronté. Chaque pays a pris l’engagement d’en rendre compte à la hiérarchie et de faire les diligences nécessaires pour ce qui concerne le niveau technique afin que tout se déroule normalement.
La suite ? Vous savez le Bénin est un pays qui fait appel aux investisseurs à travers le monde entier. Les gens sonnent à notre porte. À travers Glo-Djibé, vous pouvez noter donc que beaucoup d’opérateurs économiques et d’investisseurs arrivent au Bénin. Il faut donner le bon signal, le bon exemple pour toute l’Afrique qu’on peut avoir confiance en notre continent pour investir comme cela se doit mieux que par le passé au Bénin et c’est ça qui est important. C’est ce message-là en fait que nous voulons transmettre à travers cette participation du Bénin et rassurer notre partenaire Wapco que j’ai pu voir déboussolé au terme de notre réunion, découragé, ne sachant pas quelle est la porte de sortie, parce que des engagements ont été pris vis-à-vis du marché extérieur. Est-ce que ça va continuer ? Est-ce que ça ne va pas continuer ? Jusqu’à l’heure où nous sommes, ils ne savent pas. Je rendrai donc compte à qui de droit, qui verra ce qu’il faut faire réellement pour jouer notre partition du côté du Bénin, afin que l’image qu’on a jusqu’ici vis-à-vis des partenaires, des investisseurs étrangers, qu’on puisse renforcer cette image-là à travers le Bénin et pour toute l’Afrique, parce que l’Afrique est perçue comme ce continent à risques. Il ne faudrait pas qu’on continue de refléter cette image. Nous travaillons aujourd’hui pour nous, pour nos enfants, pour nos arrières petits-fils pour créer des emplois, parce que l’État en lui seul ne peut pas. Voilà donc chers partenaires de la presse, l’essentiel du message que je voulais transmettre à la presse béninoise avant d’aller rendre compte à qui de droit, celui qui m’a envoyé en mission. »
Propos recueillis et transcrit par François d’Assise BATCHOLA