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Politique

« Critiquez, mais proposez » : Le nouveau credo constitutionnel exposé par Talon

Parmi les dispositions les plus commentées de la révision constitutionnelle figure l’instauration d’une »trêve politique ». Souvent perçue comme une restriction à la liberté de critique, cette notion a été longuement explicitée par le président Talon. Il y voit avant tout un moyen de mettre fin à la « campagne électorale permanente » et d’élever le débat public en obligeant l’opposition à une critique constructive, accompagnée de propositions alternatives.

La « trêve », une fin à la campagne permanente
Patrice Talon a cherché à désamorcer la polémique autour du terme »trêve », jugé fort. Il a rappelé que la loi électorale limitait déjà officiellement la campagne à quelques semaines avant le scrutin, une règle souvent ignorée. La disposition constitutionnelle vient, selon lui, « utiliser un mot fort pour réveiller les consciences » et acter qu' »on ne peut pas être en campagne toute l’année, tout un mandat durant ». Concrètement, elle interdirait toute campagne plus d’un an avant la prochaine élection présidentielle. « Ce n’est pas la critique de l’action publique » qui est visée, a-t-il assuré.

Le nouvel idéal : une opposition qui « propose »
Le cœur du message est ailleurs.Le président a exposé une philosophie nouvelle inscrite dans la Constitution : la critique politique doit être accompagnée de propositions. « Si vous dites que ce n’est pas bon, dites-moi la solution politique », a-t-il lancé. Il a illustré son propos par un exemple concret : un homme politique qui critiquerait une loi sur la pêche en incitant à ne pas la respecter devrait, dans l’idéal, proposer une alternative technique pour préserver la ressource. « C’est facile de dire que ce n’est pas bien. Nous voulons réserver aux acteurs politiques la gouvernance du pays. Alors si on leur donne ce privilège, il faut aussi qu’on leur dise quelles sont les comptes à avoir : critiquer mais proposer ».

Un cadre de concertation pour l’opposition
Couplée à cette obligation morale de proposition,la Constitution recommande, selon Talon, la mise en place d’un « cadre de concertation » entre l’exécutif et les partis d’opposition. L’objectif est de leur offrir un espace institutionnel pour faire avancer leurs idées, en dehors des seuls médias ou de la rue. « Pour que ceci n'[ait] pas que la rue, n'[ait] pas que les médias pour leur proposer des antennes à leur choix d’action publique ».

Patrice Talon promeut ici une reconfiguration du jeu politique.Il invite à passer d’une opposition systématique, parfois qualifiée de « politiquement irresponsable » dans ses propos, à une opposition constructive, force de proposition institutionnalisée. Si l’intention est présentée comme vertueuse – élever le débat –, ses détracteurs y voient une tentative de museler la contestation et de formaliser un rôle subalterne pour l’opposition, dans un cadre entièrement défini par le pouvoir en place.

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