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Société

Déficit d’infrastructures d’eau et d’électricité dans certains quartiers de Parakou : Akponna et Gbadamassi pointent un complot contre Talon

Dans le 1er arrondissement de Parakou, les quartiers de Titirou, Okédama, et Korobororou sont confrontés à une crise chronique d’accès à l’eau potable et à l’électricité. Malgré les milliards injectés par le gouvernement du Président Patrice Talon dans le septentrion pour améliorer les conditions de vie, ces zones restent cruellement délaissées. La situation soulève de sérieuses questions parce que le constat est préoccupant et interpelle.

Sous le régime de la Rupture, de nombreux projets de densification urbaine ainsi que d’extension des réseaux électrique et hydraulique ont été annoncés pour la ville de Parakou. Le chef de l’État lui-même, conscient des souffrances des populations du Nord, a orienté des programmes prioritaires vers ces régions. Pourtant, à Titirou, aucun aménagement de voirie n’a été lancé et aucun raccordement à grande échelle n’a été opéré. L’eau reste rare, l’électricité intermittente, voire totalement absente. Cette situation interroge sur la destination des ressources engagées : où sont passés les milliards mobilisés ?

L’histoire politique récente de Parakou, et particulièrement celle du quartier Titirou, apporte des éléments d’analyse essentiels pour comprendre le malaise actuel. En 2019, lors des élections législatives, cette zone a été le théâtre d’affrontements violents, de saccages de centres de vote et de destructions d’urnes. En 2021, à l’occasion de l’élection présidentielle, les mêmes scènes de tension ont resurgi, confirmant que Titirou demeure un bastion solide de l’opposition au pouvoir.
Face à cette posture contestataire, des voix s’élèvent aujourd’hui pour dénoncer des représailles silencieuses et sournoises à travers le refus d’investir dans des infrastructures de base. La privation des services essentiels tels que l’eau et l’électricité deviendrait alors un levier de pression, voire de punition politique. Les ministres Rachidi Gbadamassi et Kingnidé Paulin Akponna, en visite récente à Parakou, ont évoqué sans détour un « plan machiavélique » visant à discréditer le régime en « affamant littéralement » les zones de dissidence. Car l’État se veut impartial et au service de tous. Ce que mettent en œuvre les projets du PAG (Programme d’Actions du Gouvernement). A moins qu’il en train de combler un gouffre de plusieurs décennies et que personne ne voyait.

Les rapports de projets, les plans d’urbanisme, ainsi que les conventions signées avec les bailleurs et les entreprises locales, attestent que Titirou faisait bel et bien partie des cibles prioritaires du PAG depuis 2016. Mais à ce jour, aucun suivi rigoureux ni bilan public n’a été effectué. Des appels d’offres ont pourtant été lancés et des budgets alloués, mais les effets attendus sont inexistants. Qui bloque, et pourquoi ?
À force d’être ignorées, les populations de ces quartiers se sentent profondément exclues. Ce qui aurait dû être un levier de transformation devient une source d’amertume. Certains y voient un plan délibéré pour étouffer toute contestation ou de sabotage des actions du président Talon. Une chose que le ministre Akponna dénonce et que l’opposition voit autrement en ne cherchant pas plus loin que le bout de son nez.
Pour Gbadamassi et Akponna, ce cri de cœur ne vise pas à opposer les zones du pays, mais à rappeler que le développement ne doit pas souffrir d’aucune discrimination politique. Il est urgent de relancer les projets gelés, de faire toute la lumière sur les choses, et surtout d’intervenir sans délai pour rétablir l’eau et l’électricité à Titirou, Okédama et Korobororou.
Car un pouvoir qui promet la modernité ne peut tolérer la persistance de poches de misère organisée. Voilà le crédo du régime en place.
Affaire à suivre.

Worou MERE

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