(Voici le processus défini et les éventuels blocages)
À malin malin et demi, dit-on. La stratégie trouvée pour réviser la version déjà retouchée de la constitution est des plus géniale. C’est à la Cour constitutionnelle qu’il reviendra de faire injonction au parlement de réajuster le calendrier électoral et ceci devra passer nécessairement par une révision de la constitution.
Pour matérialiser le stratagème, c’est un recours qui a atterri dans les bureaux du secrétariat administratif de ladite institution. Le requérant relève la nécessité suivant le calendrier des élections générales, de revoir les choses afin que les parrainages relatifs à l’élection du président de la république, le 12 avril 2026 relèvent des députés élus de la 10ème législature. Ceci contrairement à ce qui avait été établi et qui nécessite une correction. Puisque les députés actuels ne le seront plus constitutionnellement parlant quand d’autres auront déjà été installés le 06 février date du démarrage du dépôt des dossiers pour la présidentielle. Toute qui justifie objectivement la nécessité de réviser cette constitution.
Seulement que cette brèche faite pour régler ce problème pourrait offrir une occasion à d’autres modifications qui vont statuer définitivement sur un autre aspect à polémique.
En effet, l’essence du parrainage comme dans les pays occidentaux que le Bénin a copiés, est personnelle et individuelle Aucune élégance donc que ce parrainage relève du parti d’origine des députés le qui donnent.
C’est donc la discussion au tour de cet aspect qui pose réellement un problème de droit et qui freine les ardeurs des 07 sages. En dehors donc des 04 réfractaires à cette révision qu’ils trouvent opportuniste, vient s’ajouter le président Dorothé Sossa lui-même. Mais très tôt, il aurait été rudoyé par une autorité plus forte pour ne pas laisser la rébellion prospérer à ce niveau. C’est pourquoi il aurait donné des instructions pour l’examen de ce bien particulier recours. Conséquence, si le tour est bien joué sans résistance, la Cour devra donner raison au requérant et faire injonction à l’Assemblée de corriger cet état de choses.
Et ce serait dans les liens de ce réajustement que l’Exécutif ou ses inféodés pourront introduire les autres objectifs de cette révision.
On apprend dans les coulisses que les élections ne seront plus générales. Il y aura certes la présidentielle en 2026 mais qu’il se pourrait que les autres élections soient repoussées de deux ans pour l’intérêt des parlementaires votants mouvance et opposition comprises. Tout ceci avec la veine que certains verrous de la limitation de l’âge minimal et maximal pour être candidat à une élection présidentielle en république du Bénin soient revus. Mais comme pour régler un autre problème (Yayi) le verrou de la limitation à deux mandats présidentiels, sera gardé comme inviolable.
Voilà ce qui pourrait être la tronche de cette nouvelle constitution si les 07 sages dont certains auraient déjà été rappelés à l’ordre, en venaient à s’entendre pour donner raison au requérant et instruire l’Assemblée nationale. Mais au niveau de ce parlement, il se sédimente dans la tête des parlementaires que le motif de cette manipulation de notre constitution vise à mettre en difficulté par travers les parrainages confiés aux partis politiques, une candidature que la Rupture voudrait rendre caduque.
Le début de la semaine du mois de janvier 2024 nous réserve mille surprises et promet d’être très alléchant.
Aboubakar TAKOU