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Afrique Politique

Sommet économique d’Abuja : intégration ouest-africaine : LE PUISSANT DISCOURS DE TALON

(Suivez l’intégralité de ce discours sur BLTV)

Le premier Sommet économique de l’Afrique de l’Ouest, clôturé ce samedi 21 juin à Abuja, restera marqué par un moment inattendu et retentissant : l’intervention du Président béninois, Patrice Talon. Alors que le sommet était teinté par une crise de confiance palpable au sein de la CEDEAO, comme en témoignait l’absence notable de la Mauritanie, des trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) et d’une majorité de chefs d’État de la sous-région, Patrice Talon a su, par la force de son discours, capter l’attention de l’assemblée et provoquer une standing ovation unanime.

Dans un discours prononcé sans notes, le chef de l’État béninois a lancé un appel vibrant pour une véritable intégration ouest-africaine. Avec audace, il a proposé que le Bénin et le Nigeria, géants économiques de la région, constituent le noyau dur de cette intégration. Prenant à témoin son homologue nigérian, Bola Ahmed Tinubu, Patrice Talon a publiquement instruit ses ministres présents de prendre immédiatement contact avec leurs homologues nigérians afin de concrétiser un premier palier d’intégration bilatérale. « Le Bénin et le Nigeria donnent le ton de l’intégration économique en CEDEAO », a-t-il affirmé, soulignant une volonté politique forte de passer résolument des paroles aux actes.

Un diagnostic sans complaisance pour la CEDEAO

Au-delà de cette proposition concrète, le Président béninois a procédé à une analyse lucide et sans complaisance des raisons de l’inertie persistante de l’organisation ouest-africaine. Il a pointé du doigt le manque criant d’application des textes pourtant adoptés, mais aussi, et surtout, la « longue chaîne partant des chefs d’État pour relier leurs administrations respectives », qu’il a identifiée comme un obstacle majeur à toute avancée significative.

Ce discours incisif de Patrice Talon est intervenu après une intervention plus mesurée du Président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, qui avait lui aussi souligné la nécessité impérieuse de relancer la CEDEAO par une nouvelle proposition régionale axée sur l’économie. Parmi les autres interventions remarquées, celle du ministre ghanéen des Finances, suggérant la création d’un passeport spécial pour les créateurs de start-up et d’un fonds régional pour soutenir l’innovation, a témoigné d’une prise de conscience collective de l’urgence d’innover pour le développement régional.

L’autosuffisance : seule voie vers le développement durable

Le Président Talon a également insisté avec force sur l’importance cruciale de l’autonomie économique de la région. N’hésitant pas à décocher une flèche bien placée, il a déclaré : « L’aide internationale n’existe plus et n’existera plus. Le seul moyen pour nos populations de sortir de la pauvreté est de faire les efforts nécessaires pour notre propre développement. » Avec un brin de provocation, il a même salué la « déclaration de guerre commerciale lancée par les États-Unis au monde entier » comme un « coup de fouet » salutaire, capable de réveiller les nations africaines et de les pousser à défendre leurs propres intérêts.

La question est désormais sur toutes les lèvres : ce discours « critique et autocritique » du Président Patrice Talon marquera-t-il un tournant décisif pour les leaders actuels de la CEDEAO ? Son appel retentissant à l’action et sa proposition audacieuse de voir le Bénin et le Nigeria devenir les pionniers d’une intégration économique plus poussée pourraient-ils être l’acte fondateur d’une nouvelle ère pour l’Afrique de l’Ouest ? L’avenir de la CEDEAO et le destin de ses populations dépendront en grande partie de la capacité des États membres à dépasser leurs divergences et à s’engager résolument sur la voie de la coopération et d’une intégration véritable.

AY

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