L’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) a organisé un débat public engageant le jeudi 15 mai 2025 au Chant d’Oiseau de Cotonou. La rencontre a réuni un panel d’acteurs de la société béninoise pour discuter de « L’impératif de la bonne gouvernance pour relever les défis actuels liés à la précarité exponentielle ». Deux figures publiques ont notamment animé le débat : Jacques Ayadji, président du parti Moele Bénin, et Jude Lodjou, membre fondateur du parti Les Démocrates et ancien député à l’Assemblée nationale.
Avant l’ouverture des échanges, Éric Aguenounon, directeur de l’IAJP, a justifié la pertinence du thème en soulignant son urgence face à l’aggravation des difficultés socio-économiques. « Cette thématique découle d’un travail de terrain effectué par notre institution dans plusieurs localités du pays », a-t-il précisé.
Un débat animé et révélateur

Les discussions ont principalement porté sur la qualité de la gouvernance au Bénin, chaque intervenant offrant sa perspective, étayée par des exemples concrets. Jacques Ayadji a exprimé une critique sévère du manque d’implication de certains citoyens dans la promotion de la bonne gouvernance. « Le Béninois lambda ne se préoccupe pas de ce que vous faites pour le satisfaire, la bonne gouvernance n’est pas une quête pour lui », a-t-il affirmé. Il a également souligné des incohérences dans le discours politique, visant implicitement l’ancien président Yayi Boni : « Je vois des gens réclamer aujourd’hui des assises nationales. Pourtant, lorsqu’ils détenaient les leviers du pouvoir et que le peuple réclamait ces mêmes assises, leur président avait-il accepté ? »
Réaffirmant le soutien de son parti au régime actuel, M. Ayadji a insisté sur la responsabilité individuelle des leaders politiques en matière de gouvernance. Il a dénoncé ce qu’il considère comme une campagne de désinformation orchestrée par certains membres de l’opposition : « Lorsque je suis un parti politique de l’opposition et que, dans l’animation de la vie politique, je produis des éléments pour manipuler, quel est l’impact de ce comportement sur la population ? Quand vous avez les pouvoirs entre les mains, vous devez poser de bons actes, pour en profiter au moment venu », a-t-il martelé.
Lodjou prône une gouvernance cohérente et évolutive

De son côté, Jude Lodjou a mis l’accent sur la nécessité pour tout dirigeant de respecter ses engagements. Tout en reconnaissant une amélioration progressive de la gouvernance au fil des mandats, il a pointé des dysfonctionnements persistants dans certains secteurs clés. « Le président Yayi a fait ce qu’il a pu. Aujourd’hui, nous constatons les réalisations du président Patrice Talon. Demain, d’autres viendront faire davantage », a-t-il souligné, adoptant une vision plus nuancée et évolutive de la gouvernance.
Un échange constructif pour la démocratie béninoise

Cette rencontre, enrichie par la diversité des opinions et la qualité des analyses, a permis d’éclairer l’auditoire sur les enjeux cruciaux d’une gouvernance responsable. La pertinence du thème, directement liée au bien-être collectif, a suscité un vif intérêt. Le message central est clair : une gestion rigoureuse et transparente des ressources publiques demeure un pilier essentiel pour assurer un avenir meilleur aux citoyens béninois.
François D’Assise BATCHOLA