Hier encore, des zélés aux ordres de qui je ne sais, ont encore frappé. Ils ont interdit au conseil de Réckya Madougou d’entrer à la prison avec son sac. C’est vrai que nous sommes à l’ère des djihadistes où le terrorisme tue au Bénin (cas de nos nombreux soldats tombés au front). Mais je ne pense pas que maître Agbodjo, le conseil de Madougou puisse être confondu à un terroriste, sa cliente condamnée à 20 ans de réclusion criminelle alors qu’elle n’avait jamais vu d’arme que sur ses gardes du corps quand elle était ministre de la justice comme Séverin Quenum aujourd’hui.
Tous les avocats qui entrent dans la prison de Missérété le font avec leur sac pour travailler avec leur client. Mais pourquoi l’interdire à celui de Madougou?
La plupart des pensionnaires ont malgré tout, accès au téléphone. Pourquoi l’interdire si rigoureusement à Madougou ? Elle-t-elle encore si nocive, si dangereuse que ça ? Et même après sa condamnation ?
Ce qui se passe à Missérété contre la prisonnière n’a plus de justification. Même la policière intrigante et bagarreuse qui s’acharne contre le conseil de Madougou est bien connue de cette maison pour être au cœur de toutes les formes de trafics. Alcool, téléphone et autres. Mais c’est elle la plus intrépide quand il s’agit de la seule personne de Madougou. L’ordre vient alors d’où ?
Certainement pas de la présidence. Patrice Talon est plus branché que ça. On pourrait dire, alors du ministre Séverin Quenum. Là encore c’est étonnant. À moins que l’actuel ministre de la justice ait fait, par le passé, la cour à la » terroriste » et a essuyé un non indélébile. Sinon, rien ne peut justifier cet acharnement idiot, infécond et à la limite profitable à la dame.
Et le procureur spécial Mario Métonou est trop beau pour paraître si vilain pour laisser dégouliner pareilles consignes Nazi. Réckya Madougou s’est peut-être amusée avec les nerfs du président Talon au moment des élections en rêvant naïvement de prendre sa place.
C’est la norme en politique. Mais elle n’a jamais trempé dans un projet de coup d’État contre le président Talon. Même le sévère réquisitoire du parquet spécial de la Criet n’a point fait cas d’une atteinte à la sûreté nationale. Alors pourquoi cet acharnement ?
À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire dit-on. Réckya Madougou n’est plus rien d’autre qu’une femme privée de tout. Elle n’existe plus. Elle est brisée. Il faut au moins lui permettre de vivre sa vie carcérale sans discrimination.
Mais à vouloir tomber dans la facilité de l’acharnement pour lui faire perdre la tête et le goût à la vie, le risque est là grand qu’on fabrique un HÉROS. Les Béninois adorent les victimes. C’est d’ailleurs en cette qualité de victime de Yayi que Patrice Talon sur qui aucune analyse ne pouvait prédire d’un destin présidentiel, est devenu le chouchou puis président face à la machine infernale du président Boni Yayi.
Évitons donc de tomber dans un piège cousu de fil blanc. C’est de sa cellule de prison que les hommes du colonel Mamady Doumbouya l’ont exfiltré pour chiper le pouvoir au tout puissant Alpha Condé.
Ne faisons pas de Réckya Madougou ce qu’elle n’est pas. Elle n’est plus rien. Sinon tout au plus une RÉSERVE MINIÈRE dont que votre humble serviteur Aboubakar Takou dispute en songe avec son oncle Dakpè Sossou le deuxième vice-président du parlement béninois.
Sachons donc raison gardée, chers amis. Talon n’est pas un Nazi. Il a un cerveau.