Le Niger, par la voix du gouverneur de la région d’Agadez, le général Ibrah Boulama Issa, a annoncé un plan de rapatriement d’envergure concernant plus de 4 000 migrants refoulés d’Algérie.
Cette initiative, menée en collaboration avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), vise à désengorger les centres d’accueil saturés dans le nord du pays et à éviter une crise humanitaire imminente. Le mois d’avril a été marqué par l’expulsion de plus de 6 000 migrants d’Algérie vers Assamaka, à la frontière nigérienne, un chiffre supérieur au total des expulsions enregistrées au premier trimestre 2024 (7 222 personnes). Depuis 2014, ces refoulements concernent non seulement des Nigériens, mais aussi de nombreux migrants originaires d’Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara, plus de 31 000 migrants auraient été expulsés d’Algérie vers le Niger depuis le début de l’année 2024. La plupart de ces migrants espéraient rejoindre l’Europe en transitant par l’Algérie, puis en traversant la Méditerranée. Face à l’augmentation des tensions migratoires et à une situation sécuritaire fragile, les autorités nigériennes cherchent à prévenir une crise humanitaire dans cette zone désertique particulièrement vulnérable.
Jean De Dieu TRINNOU