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Politique

Gabon : L’ex-première dame et son fils jugés par contumace à Libreville

Le Gabon vit un moment judiciaire inédit. Ce lundi 10 novembre 2025, le procès de l’ancienne première dame Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin Bongo Valentin s’est ouvert à Libreville, plus de deux ans après la chute du régime d’Ali Bongo Ondimba. Poursuivis pour détournement de fonds publics, corruption, blanchiment d’argent et association de malfaiteurs, les deux accusés ont refusé de comparaître, dénonçant un « procès politique ».

Un procès sous haute tension
Douze chefs d’accusation pèsent sur Sylvia et Noureddin Bongo. La justice gabonaise les soupçonne d’avoir participé, durant les dernières années du régime Bongo, à un vaste système de détournement de fonds publics au sommet de l’État.
Mais dès l’ouverture du procès, les deux principaux accusés ont choisi de boycotter l’audience, refusant d’être reconduits devant le tribunal. Leur avocat évoque un procès spectacle destiné, selon eux, à « humilier la famille Bongo » et à légitimer le pouvoir en place.

Le clan Bongo dénonce une persécution politique
Depuis leur chute en août 2023, après le coup d’État militaire mené par le général Brice Oligui Nguema, les membres de la famille Bongo vivent entre exil et silence.
Sylvia Bongo, installée à l’étranger, affirme être victime d’une « chasse aux sorcières ». Son fils Noureddin, ancien coordinateur général des affaires présidentielles, clame son innocence :
« Je n’ai jamais détourné un seul franc de l’État gabonais », a-t-il déclaré par l’intermédiaire de ses avocats.

Une opinion publique divisée
À Libreville, la société civile se montre plus sévère. Pour de nombreux citoyens, il s’agit d’un moment de vérité après plus d’un demi-siècle de pouvoir sans partage de la famille Bongo.
« Nous attendons tout simplement que les coupables paient », martèle Ghislain Ngui Nze, porte-parole du collectif Les Citoyens Indignés.
« Quand ils étaient au pouvoir, ils disaient que la justice faisait son travail. Aujourd’hui, ils doivent à leur tour répondre devant cette même justice. »

Un tournant pour le Gabon post-Bongo
Ce procès marque une première historique : jamais des membres directs de la famille Bongo n’avaient été traduits devant un tribunal gabonais. Pour le régime du général Oligui Nguema, il s’agit d’envoyer un signal fort de rupture avec l’impunité du passé. Pour les partisans des Bongo, au contraire, c’est une vengeance politique déguisée en justice.

Quelle que soit l’issue, ce procès illustre la profonde recomposition politique du Gabon depuis 2023 entre désir de justice et luttes d’influence héritées d’un demi-siècle de pouvoir dynastique.

Fallone CHABI-BONI

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