Au Mali, le Conseil des ministres a approuvé ce mercredi 11 juin, un projet de loi majeur : il propose d’accorder un mandat de cinq ans renouvelable au chef de la junte, le Général Assimi Goïta, sans recourir à des élections. Cette décision éloigne considérablement la perspective d’un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.
Depuis son arrivée au pouvoir le 7 juin 2021 en tant que Colonel, le Général Goïta avait pourtant promis l’organisation d’élections dans un délai de trois ans, un engagement qui semble désormais caduc. Le climat politique actuel, marqué par la dissolution des partis politiques, jette une ombre sur les aspirations de la population à une gouvernance civile. De plus, les recommandations des Assises nationales, qui prônaient une réduction du nombre de partis, semblent être ignorées, laissant place à une autorité militaire de plus en plus renforcée par des décisions unilatérales.
Le gouvernement militaire justifie cette prolongation par un contexte d’insécurité persistante et des menaces de déstabilisation internationale. Selon leurs arguments, étendre la période de transition est crucial pour protéger les intérêts vitaux des Maliens et garantir une paix durable dans la région de l’espace AES. Cependant, cette approche est perçue comme un mode de gouvernance où les élections sont délaissées au profit d’une pérennisation du pouvoir par la force.
Jean De Dieu TRINNOU