Le Béninois Libéré
Image default
Afrique

Guinée : Un mandat présidentiel de 7 ans renouvelable une seule fois prévu dans le projet de nouvelle Constitution

En Guinée, un projet de nouvelle Constitution introduit d’importantes modifications, notamment l’instauration d’un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois, ainsi que l’ouverture aux candidatures indépendantes. Ces propositions ont immédiatement suscité des réactions contrastées, notamment de la part d’Édouard Zoutomou Kpogomou, président de l’Union Démocratique pour le Renouveau et le Progrès (UDRP) et vice-président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD).

Lors d’une conférence de presse tenue le dimanche 29 juin 2025 au Palais du Peuple à Conakry, le président du Conseil National de la Transition (CNT), Dr Dansa Kourouma, a exposé les grandes lignes du projet constitutionnel, dont la disposition prévoyant un mandat présidentiel de sept ans, renouvelable une seule fois.

Selon Dr Kourouma, cette réforme vise à garantir la stabilité politique du pays et à donner au chef de l’État le temps nécessaire pour mettre en œuvre efficacement son programme de développement.
« Cinq ans, c’est trop court pour installer durablement les politiques publiques et produire des résultats visibles », a-t-il argumenté.

Le président du CNT a également affirmé que cette mesure reflète la volonté de la majorité des citoyens consultés :
« Après consultation, la tendance majoritaire s’est dégagée pour un mandat de sept ans », a-t-il déclaré.

Mais cette justification est loin de convaincre Édouard Zoutomou Kpogomou, qui y voit plutôt une volonté de confiscation du pouvoir.
« Il n’est pas nécessaire de changer la Constitution sous prétexte de coups d’État récurrents. Les États-Unis, par exemple, ont la même Constitution depuis 1787, simplement amendée au fil du temps. Cela signifie que les objectifs fondamentaux restent les mêmes. Pourquoi alors changer la Constitution dans nos pays africains ? », s’est-il interrogé.

Réagissant également à l’argument de stabilité avancé par le président du CNT, Kpogomou ajoute :
« Allonger la durée du mandat n’est pas un signe de stabilité, mais plutôt une manifestation d’une volonté de pouvoir. C’est une manière de multiplier les irritants pour la population afin de justifier d’autres changements. Une Constitution doit être respectée, tant dans son texte que dans sa mise en œuvre, pour garantir la stabilité. »

Dr Dansa Kourouma a, par ailleurs, évoqué des raisons économiques pour justifier cette réforme. Selon lui, chaque élection présidentielle mobilise d’importantes ressources financières, et l’extension de la durée du mandat permettrait au pays de réaliser des économies substantielles.

Fallone CHABI-BONI

Articles Similaires

Afrique: Le Mali veut rejoindre le groupe des BRICS

Arnaud KOUMONDJI

Tension entre le Niger et la France : La junte interdit son espace aérien aux avions français

Arnaud KOUMONDJI

Crise politique au Sénégal : La Cédéao en séance extraordinaire

Akkilou YACOUBOU

Laisser un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Le Béninois Libéré

GRATUIT
VOIR