Les juges africains en général et ceux béninois en particulier ont pour la plupart été formés en Occident. A priori, les magistrats africains n’ont rien à envier à leurs collègues occidentaux. Mais comme la corruption a poussé ses tentacules loin sous les tropiques, les occidentaux coincés par leur propre juridiction, ont tendance à venir jouer les rois en territoire conquis en Afrique où il est encore possible de se faire justice avec de l’argent.
C’est ce qu’on peut simplement retenir dans cette affaire qui oppose la société belge Antaser Bvba au Béninois Noël Kpatchavi. Mais autres temps, autres mœurs. Les temps ont changé et les juges béninois sous la Rupture savent bien qu’ils sont surveillés et capables d’être dénoncés et jugés pour des légèretés dont ils seraient coupables.
En décidant de venir poursuivre le Béninois Noël Kpatchavi ici à Cotonou dans une affaire qu’ils ont perdue chez eux devant des juridictions belges, les responsables de Antaser Bvba n’ont autre intention que de croire que les sacs d’Euros en leur possession suffiront à malmener la justice béninoise comme en colonie.
Sinon comment comprendre que dans un dossier commercial qu’ils avaient perdu ici à Cotonou et perdu en Belgique, ils veuillent revenir au Bénin avec la promesse de gagner la même affaire ?
Pour la petite histoire, rappelons que le Béninois avait reçu mandat de la société belge pour signer de juteux contrats en son nom en Afrique.
Après donc la signature de ces contrats en Guinée Conakry, en Guinée Bissau et autres où le Béninois devait s’en sortir avec des dividendes énormes, ces Belges ont préféré faire du dilatoire. L’intention étant de trouver des subterfuges pour ne pas verser au Béninois ce dont il a droit.
C’est alors que Noël Kpatchavi décide d’assigner la société belge en justice. Et comme l’affaire est claire comme l’eau de roche, cette société a perdu et devra payer au Béninois 15 millions d’euros l’équivalent de 09 milliards de francs CFA.
Par mépris pour la justice béninoise, Antaser Bvba n’a même pas cherché à interjeter appel de la décision en première instance jusqu’à l’obtention du certificat de non appel par les avocats du Béninois Kpatchavi.
Et ce n’est que lorsqu’est venu le moment de payer, qu’elle ( Antaser Bvba) trouve les moyens de faire consommer contre ce certificat de non appel, la couleuvre d’une possibilité d’un appel régulier.
Face à la puissance de l’euro, le Béninois a dû se plier à les suivre en appel. Mais on ne sait diable par quel miracle, la justice béninoise s’est déclarée incompétente en appel au profit des juridictions belges.
Sachant qu’elle n’a aucune chance de gagner cette affaire chez elle où la justice à une réputation d’être libre et crédible, la société belge a vite fait de changer de fusil d’épaule en faisant parallèlement à l’aspect civil du dossier, une procédure au pénal contre le Béninois. Ce qui a d’ailleurs fait ralentir l’aspect civil du dossier au profit de celui pénal. Là encore, après un an de procédure, les juges du tribunal d’Anvers ont conclu d’un non-lieu et ont même mis en demeure la société à payer au Béninois une certaine somme.
Ils en étaient tous là quand, sentant qu’elle n’a pas de chance de gagner devant une justice libre et de bonne renommée, Antaser Bvba a pris contact avec des apporteurs d’affaires béninois qui lui ont promis, qu’au Bénin, qu’avec une bonne cantine d’argent, on leur fera gagner ici au Bénin à la Criet contre le pauvre béninois qui lui, n’aura pas les moyens de gérer les juges.
Voilà où se trouve maintenant le dossier et de leur cuisant échec en territoire belge, ils comptent venir ici sous les tropiques avec un peu d’argent pour gagner ce dont ils n’ont pas droit.
L’affaire revient maintenant devant les tribunaux béninois et sera cette fois-ci, vu qu’elle est portée sur la place publique, suivie par tous nos compatriotes et la cellule anti-corruption de la présidence et toute la presse béninoise et internationale.
Dès lors, si un juge se hasarde à fonder l’intention de ces Belges qui prennent la justice béninoise pour ce qu’elle n’est plus, il sera sanctionné par le regard populaire. On ne peut humilier, insulter la justice d’un pays et venir la découvrir comme telle. D’où l’impératif que la justice béninoise dans ce dossier s’accroche à ses lettres de noblesse, de dignité et d’impartialité.
Les juges béninois qu’ils soient de Criet où des juridictions ordinaires ont leur honneur à défendre et surtout celui du président Talon dont les réformes dans le secteur de la justice n’ont autre but que de rendre justice. Voilà une affaire qui va retenir l’attention de tout le Bénin.
À suivre !
Aboubakar TAKOU