Sanctionnée par Washington, Carrie Lam est obligée de payer en liquide pour ses achats faute de compte bancaire.
La cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a déclaré avoir «des piles d’argent en liquide» chez elle, étant privée de compte en banque depuis que les États-Unis lui ont imposé des sanctions.
Carrie Lam est visée, avec 14 autres hauts fonctionnaires, par des sanctions américaines après la décision de Pékin d’imposer fin juin la nouvelle loi draconienne sur la sécurité nationale au territoire semi-autonome de Hong Kong. La décision de Washington gèle les avoirs américains des 15 dirigeants et criminalise toute transaction financière aux États-Unis.
Dans une interview avec la chaîne de télévision anglaise locale HKIBC diffusée vendredi soir, la dirigeante a déclaré qu’elle «utilisait l’argent liquide tous les jours pour toutes sortes de choses». «Assise devant vous se trouve une cheffe de l’exécutif du territoire de Hong Kong qui n’a pas de compte bancaire à sa disposition», a indiqué Carrie Lam sur HKIBC. «J’ai des piles d’argent en liquide chez moi, le gouvernement me paie mon salaire en liquide», a-t-elle précisé.
«Très honorable»
Carrie Lam a ajouté qu’il était «très honorable» d’être «sanctionnée de manière injustifiée» par le gouvernement américain et qu’elle ne voulait dissuader personne de servir dans la fonction publique.
Gagnant 5,21 millions de dollars hongkongais (608’191,18 francs) par an, Carrie Lam fait partie des dirigeants les mieux payés au monde. Ses déclarations ont provoqué un tollé, les internautes publiant sur les réseaux sociaux des photos de pièces de monnaie dans leur tirelire, en comparaison avec la fortune de la dirigeante.
D’autres se sont interrogés sur la manière de transporter jusqu’à son domicile un tel salaire en espèces. Carrie Lam avait déclaré aux médias en août qu’elle subissait «quelques désagréments» et qu’elle avait du mal à utiliser ses cartes de crédit du fait des sanctions américaines.