(Houngbédji et ses amis LD ont décidé de sacrifier Aïvo, Madougou et les autres)
Quelle était la nature des relations entre le président Adrien Houngbédji et le jeune constitutionnaliste, Joël Aïvo, avant son arrestation ? Elles n’étaient pas au beau fixe. Houngbédji trouvait trop prétentieux que son petit de localité veuille rêver d’un Graal qu’il a vainement caressé. La suite : il est content que l’aventure s’arrête pour Aïvo à la prison. De l’autre côté. Si Yayi avait encore de beaux sentiments pour sa fille Réckya Madougou, il ne l’aurait jamais laissée tenter cette aventure, surtout qu’il sait que son ami qui veut renouveler son mandat serait prêt à tout. On a vu ici en 2011, les circonstances du KO où il était hors de question d’aller au second tour. Qui mieux que Yayi, qui a réussi un coup similaire, connaît la férocité d’un président qui veut renouveler son mandat ? Yayi aurait été pour Réckya Madougou qu’il lui aurait demandé d’attendre 2026 pour s’adjuger le Graal. Normal qu’il ne fasse rien aujourd’hui, stratégiquement, pour obtenir la libération de celle qu’il veut présenter aux Béninois comme sa fille.
Mais il y a espoir. Les événements de ces derniers jours montrent que le président Nicéphore Soglo est peut-être l’homme de la situation. C’est lui qui semble avoir compris la clé d’ouverture de ce portail pourtant ouvert depuis longtemps. Il fallait juste faire juste: être sérieux, sincère pour demander les choses. Car après l’échec de la justice, il n’y a que la voie politique pour régler ce problème politique. À l’évidence, tout le monde sait qu’on ne peut rien espérer d’un homme à qui on joue des tours, qu’on irrite pour le moral. Un homme qu’on défie chaque jour et contre qui on veut convaincre le peuple de l’inefficacité pendant qu’on sait en conscience, qu’il a fait mieux que soi. Yayi n’est pas dupe. En bon fils du Septentrion, il sait très bien la posture qu’on adopte pour obtenir d’un président ce qu’il n’a même pas envie de lâcher. Et que dire d’Adrien Houngbédji ? Fâché contre Talon dans cette affaire du procès de son divorce avec sa femme, il vient s’allier aux responsables du parti Les Démocrates pour perpétrer le crime de fermer la porte de la prison sur Aïvo, Madougou et les autres.
Seul le président Soglo, qui fait une tournée à travers le pays malgré son âge, pour apprécier les réalisations de son fils Talon, aura la carte de lui demander des choses. L’actuel président n’aime pas qu’on le flatte. Mais il ne pourra rien face à la sincérité d’un homme reconnaissant objectivement ce qu’il a fait et continue de faire pour ce pays. Contrairement aux autres, Yayi, Houngbédji, Azannaï et les autres petits démons qui les affichent belliqueux à Talon, Soglo semble être dans la bonne disposition pour faire des requêtes à son fils.
Il y a donc espoir. À condition bien évidemment que les démons de la division et du maintien des gens en prison et hors du Bénin, ne se jettent dans la danse de la récupération politique.
Aboubakar TAKOU