(Voici comment les criminels dribblent la Rupture grâce à la justice)
Daniel Viahoudé est en liberté depuis hier. Incarcéré depuis deux mois, le simple gardien du Planurba, le plus grand laboratoire de la fraude, devenu riche et grand propriétaire terrien par la magouille, est aujourd’hui en liberté.
Ses nombreuses victimes peuvent aller se pendre s’il y en a qui vivent toujours. Il a de l’argent frais et il a su qu’il faut mettre tous les moyens de son côté pour gagner sa liberté pour continuer à faire des victimes.
Et pour cela, il suffit juste de savoir quel cabinet choisir pour sa défense. Le cabinet d’avocat de l’actuel ministre de la justice Séverin Quenum est la clé de voûte. Combien de magistrats béninois peuvent se sentir libres devant un plaidoyer d’un avocat issu du cabinet du ministre de la justice ?
Déjà qu’on sait que les criminels ne comptent pas d’argent et rivalisent de générosité quand il s’agit de gagner leur liberté surtout qu’ils savent que face aux dossiers et preuves, ils n’ont que la magie des jeux de couloir.
En tout cas, la montagne de preuves brandies hier au tribunal par un ancien responsable du Planurba contre Daniel Viahoudé n’a fait bouger un seul juge. Il a été juste libéré. Et personne en dehors du président Talon lui-même ne pourra rien y faire. La justice a tranché. Mais quelle justice ?
Plus de mille parcelles grugées à des pauvres qui n’ont même pas les moyens de se prendre un avocat avant de rêver de la constitution du cabinet Quenum. Celui de l’actuel ministre de la justice.
Daniel Viahoudé est déjà en liberté pour narguer ses victimes. Et il en serait probablement le cas de l’autre chauffeur de la préfecture devenu très riche par les magouilles foncières, Franck Fifando.
C’est la règle aujourd’hui dans le pays sous la Rupture. Les victimes ont 99% de chances de tomber devant la justice au profit du bourreau riche des moyens de ses crimes.
Sur Franck Fifando comme Daniel Viahoudé pèsent des milliers de parcelles, des milliers de victimes pour la plupart mortes d’Avc dans un désespoir noir. Les preuves sont là. Les mairies de Cotonou et de Calavi perdent aussi des centaines de millions et malgré la non-reconnaissance de l’Ign des titres de propriété de ces deux présumés criminels, la justice béninoise les libère et libèrera toujours les criminels financièrement liquides.
C’est le pays. Le président Talon parle seulement. Il n’a aucun moyen contre l’industrie du crime foncier. Les voleurs sont très riches, généreux et ont des carnets d’adresses plus longs que le bras.
Franck Fifando serait même un ami très proche d’un procureur de la juridiction de laquelle il peut « travailler » en toute impunité.
Dans l’incapacité totale de survivre aux crimes de ces nouveaux riches de la machine de la mafia foncière, il vaut mieux dormir dans une Église, prier que ta parcelle ne tombe dans l’appétit gargantuesque de ces maitres du patrimoine foncier béninois.
C’est quand même triste quand on sait que des innocents qui n’ont pas le plaisir de choisir le bon bord politique, croupissent en prison pour des soupçons de délits faits sur le terrain politique.
Aboubakar TAKOU