(Le Bénin n’entrera pas en guerre)
Quand on a un président aussi réfléchi et intelligent comme le président Talon, il y a certaines analyses qu’on devrait pouvoir faire pour ne pas se laisser intimider par de petites réflexions.
Le Bénin a de gros intérêts avec le Niger. Le projet pipeline Niger-Bénin en est un excellent cas de jumelage du destin des deux pays. Ce n’est pas Talon encore moins Bazoum. Mais plutôt les deux pays. Le président Patrice Talon ne va jamais tuer les intérêts de notre pays en se jetant par suivisme béat des dynamiques de ses pairs de la Cedeao. Certes, il ne fera pas du Bénin un pays isolé, mais il ne portera pas résolument le fardeau d’une quelconque attaque contre ce pays à travers ses nouveaux dirigeants.
Dans le même temps, le Bénin voudra bien chercher à entretenir sa position de laboratoire africain de la démocratie. La mode du moment étant l’anti- français qui fait pousser des ailes aux militaires sur l’autel des vertus de la démocratie, le Bénin reste encore le seul oasis en Afrique occidentale sur lequel l’Europe, les États-Unis et les autres peuvent encore se reposer pour donner une chance à la démocratie.
D’un leader aussi inspiré qu’intelligent comme Patrice Talon, on ne peut s’attendre à moins le concernant. Le nationaliste béninois sait très bien où mettre les pas pour faire gagner son pays dans cette situation. C’est parfois au cœur du danger qu’on se sent le plus en sécurité dans certaines conditions.
La situation du Niger est très regrettable mais le Bénin a toutes les aptitudes à travers sa présidence pour tirer le meilleur parti. Dans quelques jours vu que le Niger est maintenant bien parti pour mettre entre parenthèses la démocratie pour un bon moment, c’est son voisin immédiat dont l’armée républicaine tient contrairement à ses autres voisins (le Burkina et le Mali), la flamme de la démocratie contre les menaces terroristes, qui gagne.
Ne nous leurrons pas. Le président Talon ne partage pas les propos de son ministre des affaires étrangères Olushegun Bakari qui parle de kidnapping, séquestration et prise d’otage méritant une action militaire violente. Le Bénin est parti à la Cedeao pour la démocratie mais ne prendra pas les armes. Talon n’est pas Bêêêê !!! Il est un lion. Très froid et très posé dans ses décisions.
Aboubakar TAKOU