(Il faut chercher son « Gbasseur » dans la zone de Tchaourou)
Si c’est un sortilège nago, allusion faite à la puissance occulte des chasseurs nago, qui avaient mis en déroute nos forces de défense, Gbadamassi doit vite sortir pour son patron. Yayi qui a pris les rênes du parti Les démocrates (LD) a appelé directement à la libération de Réckya Madougou, Joël Aïvo et consorts.
Il s’attire du coup la sympathie populaire de l’homme qui vient avec un parfum de libérateur. Chose curieuse, pendant ce temps, personne dans le camp de la mouvance n’a suffisamment de couilles pour dire au chef de l’État, qu’à trop tirer avec un Yayi en face sur le sort des détenus, ça risque de produire l’effet contraire. Et comme si la malédiction traditionnelle contre les chefs d’État en fin de mandat au Bénin est une évidence, le président Talon frappe encore deux autres coups très bizarres.
Il a lancé le déguerpissement sauvage des artères dans les 77 Communes. Si le cas des communes à statut particulier peut être justifié, l’on doit se demander à quelle logique répond un déguerpissement brutal dans les communes qui n’ont même pas la capacité d’abriter une agence de recouvrement de la Soneb. À quelques semaines du congrès ordinaire du plus grand parti de l’opposition, cette décision n’avait rien de positif. C’est d’autant plus grave que la Rupture n’a aucune idée de ce que sera 2026. Surtout dans un contexte où le chef de la mouvance perd des plumes (plusieurs de ses instruments de confiance de 2016 sont en état d’âme, allusion faite au départ de Homeky et de la goutte d’eau qui a fait déborder le vase en conseil des ministres de ce jeudi 05 octobre), on se demande pourquoi chercher à aggraver sa situation. Et quand disait du président Talon qu’il a trois cerveaux pour être toujours en avance sur tout le monde, tout porte à croire que deux de ses cerveaux moteurs sont en panne, et il devient de plus en plus normal, donc à la portée de ses adversaires. Sinon comment comprendre qu’alors même qu’il a rudoyé le ministre des Sports dans une affaire de non-respect de l’esprit du système partisan, en voulant nommer son remplaçant, il joue à un jeu qui a irrité ses partenaires politiques.
C’est vrai qu’il n’y aura personne dans la galaxie rupturienne pour le lui dire en face. Mais tous ruminent une colère noire contre, le traitant de tueur patenté de cet esprit du système partisan. Déjà qu’ils n’ont même pas été consultés avant de voir que c’est un de ses collaborateurs du secteur privé qui s’adjuge le Graal. Le Djakotomey politique ronronne et se demande comment monsieur Dato viendra parler politique devant lui.
Voilà dans quelle eau trouble nage maintenant le président Talon dont on s’accordait à l’unanimité à son potentiel hors pair à la réflexion.
Il n’en fallait pas plus pour faire dire à certains de ses proches que leur champion n’est plus en phase avec son génie et qu’il est sans doute sous un sortilège. Le sourire en coin de l’ancien président lors de son couronnement à la présidence de LD semble passer un message codé.
Aboubakar TAKOU