Patrice Talon et Boni Yayi s’aiment et ne se supportent pas le fait d’être distants l’un de l’autre. Mais à y voir de près, surtout avec la démonstration faite hier par le président Talon dans cet entretien spécial avec notre confrère de la Radio nationale Serges Ayaka, c’est le président Yayi qui se trouve dans le rôle de la femme amoureuse. Les femmes et leurs caprices. Elles cassent tout et tout sur leur passage quand elles ne parviennent pas à avoir l’homme de leur vie. C’est le triste constat qu’on peut retenir du comportement des femmes en amour. Tout est personnel pour la femme amoureuse.
Le président Yayi ne déroge malheureusement pas à cette triste réalité. Sinon pourquoi se dresse-t-il contre toutes les initiatives et réformes de son successeur depuis bientôt une décennie ? Quand est-ce que le président Yayi a félicité ne serait-ce qu’une seule fois son jeune frère pour une dynamique bénéfique pour les populations béninoises ? Jamais. Tout ce dont les Béninois ont en souvenir du regard du président du parti LD, c’est que l’actuel chef du gouvernement est le diable incarné qui a échappé au contrôle divin pour s’emparer de la vie des Béninois. Dans cette posture, il n’y a plus rien que le président Talon puisse faire pour obtenir un petit regard bienveillant de son prédécesseur. Les mauvaises langues, après avoir suivi la sortie de l’actuel président, pensent qu’il doit inviter son prédécesseur à occuper de nouveau le fauteuil pour le reste de son mandat. Ou, faire à Boni Yayi une lettre d’amour, une demande en mariage par exploit d’huissier afin que son amoureux, doutant de la sincérité de la requête, ne nie l’avoir reçu. Et ça, c’est bien du Boni Yayi à l’état pur.
Malheureusement, en l’absence dans notre pays d’un instrument tel que le Sénat, nous ne disposons pas d’une cour de sages, disposés et payés pour prendre en compte tous les autres aspects entrant dans le bon fonctionnement de notre vivre-ensemble. Sinon, ces Sages auraient suggéré et obtenu du président Talon qu’il marie Boni Yayi, avec Rachidi Gbadamassi et Nourénou Atchadé comme garçons d’honneur, afin que cessent définitivement leurs querelles conjugales de deux êtres qui s’aiment et qui ne supportent pas la distance. Boni Yayi, la bague au doigt, laissera les responsables de son parti disposer de leur liberté pour conduire efficacement le parti LD à de grandes victoires. Sinon, à l’étape actuelle des choses et pour des années à venir, la tension Talon-Yayi ne connaîtra pas son épilogue. À Descartes, pour l’équilibre, il faut associer Proudhon. Cette dualité de visions opposées, pour parler du mâle et de la femelle, est indispensable à la bonne organisation de la cité. Le président Talon devra prendre en mariage le président Yayi pour la paix politique et sociale.
Aboubakar TAKOU



