La realpolitik a parfois ses raisons que la politique elle-même ignore. C’est bien beau d’ouvrir les élections, de les rendre inclusives pour se faire donner un minimum de parfum démocratique.
Mais dans le cas d’espèce où la Rupture qui a enregistré plusieurs partis de l’opposition désormais en règle au regard de la loi électorale, devra ouvrir les prochaines élections faute de raison juridique suffisante pour les écarter, il se dessine à l’horizon, une guillotine pour décapiter toute la mouvance présidentielle.
Il est certes de notoriété publique que la Rupture a un bilan inédit qui force l’admiration. Et si tout devrait se jouer uniquement sur ce tableau, les Béninois faciliteraient même les choses à Patrice Talon qui nommerait simplement les 109 députés (nouvelle répartition des sièges) selon la Loi N° 2019-43 Du 15 Novembre 2019 portant code électoral.
Mais la réalité est tout autre. D’autres aspects sont venus se greffer à l’évidence des résultats pour donner du muscle en acier, à l’opposition radicale de faire mouche. Sans un kopeck, l’opposition au régime du président Talon a une batterie de thèmes de campagne pour faire oublier les deux blocs au profit du parti Les Démocrates.
Imaginez que Les Démocrates, les poches vides, promettent aux populations que la clé du retour des exilés et des autres en difficulté avec l’État, réside dans une victoire de l’opposition radicale à ces législatives.
Et qu’elle pousse le vice loin en promettant la sortie de tous les opposants des prisons du Bénin. Sachant que les deux visages de cette opposition Reckya Madougou et Joël Aïvo sont toujours gardés, la Rupture risque de voir du feu.
Les Béninois voleurs jusqu’à la moelle osseuse, à qui le président Talon applique depuis bientôt 06 ans, la théorie de la rigueur pour une bonne gouvernance, iront sans doute gonfler l’effectif des anti-Talon pour booster les prévisions de l’opposition radicale.
Les candidats des deux blocs de la Rupture auront beau sortir des moyens pour contrer le tsunami en préparation, ils ne verront que du feu. Ils seront laminés par la vague des gens qui auront le beau rôle des victimes à qui les populations voudront rendre justice contre leurs « bourreaux ».
Ce sera une équation compliquée que le décompte des grains d’une bassine de sable. La realpolitik pour la continuité des réformes pour le développement ne voudrait-il pas que le pouvoir en place trouve encore les moyens de gérer ces prochaines législatives sans prendre de grands risques ?
C’est cette équation qui va blanchir tous les cheveux de la tête du président Talon avant cette échéance capitale. Pour le moment, c’est Bruno Amoussou et Abdoulaye Bio Tchané qui devront redoubler leur foi religieuse pour espérer que le miracle de la non-participation de l’opposition radicale à ces élections, se réalise.
Sinon que c’est avec des baguettes chinoises qu’ils seront mangés et rangés dans le dernier compartiment de l’estomac de l’opposition radicale.
Aboubakar TAKOU
1 commentaire
Wait and see
Le thème de campagne là dont tu parle sera aussi la chute de cette opposition dite radicale